Francis Dupouey est, depuis 1982, conseiller général puis départemental dans le canton de Mirande-Miélan dans le Gers. Pour les élections départementales qui se tiendront du 20 au 27 juin, il sera opposé au candidat du Rassemblement national, Jean-Luc Yelma.
Sa terre gersoise, il la connaît par cœur. Conseiller départemental depuis 39 ans dans le secteur de Mirande-Miélan, Francis Dupouey, 71 ans, est ce que l’on appelle familièrement un « dinosaure de la politique ».
Sa première élection et victoire remonte à 1977. C’est à cette époque qu’il devient maire de la commune de Clermont-Pouyguillès dans le Gers, à l’âge de 24 ans. Depuis cette date, il n’a jamais quitté son écharpe tricolore. Mais en 39 ans, la politique a bien changé : «elle n'a pas évolué dans le bon sens. Elle a trop été dégradée. Dans les années 1980, les gens croyaient en la politique, c'était un vrai engagement pour eux. Aujourd'hui on tombe sur des gens écoeurés par le monde politique. Et forcément l'extrême droite progresse. »
On fait campagne plus facilement quand on est élu depuis longtemps, les gens nous connaissent dans un territoire rural comme le nôtre.
Les élections départementales des 20 et 27 juin pourraient cependant redistribuer les cartes. Francis Dupouey est opposé au candidat du Rassemblement national, Jean-Luc Yelma, qui rêve de renouvellement politique dans le canton.
Les gens veulent du renouveau, des nouvelles têtes.
Mais le candidat socialiste n’est pas pour autant inquiet : « ce sont les adversaires qui parlent d’usure, je ne suis pas passé, je suis en forme, je connais le territoire, les dossiers. Les électeurs choisiront, mais il faut qu'ils aillent voter. » Pour lui, l’expérience en politique est même un avantage pour gagner une élection : « Ce n’est pas en deux mandats que l'on acquiert de l'expérience, il faut plusieurs mandats pour pouvoir comprendre le fonctionnement d’une municipalité et apprendre à connaître les gens ».
Bataille politique
Sur un marché gersois, la poignée de main entre Francis Dupouey et son opposant politique Jean-Luc Yelma est brève. Entre eux deux, tous les oppose. « Pendant trop longtemps les socialistes sont restés dans ce département, il faut changer de politique », martèle le candidat du Rassemblement national, qui milite notamment pour le désenclavement du territoire : « Dans les Hautes-Pyrénées qui sont de la même strate que nous, on trouve un aéroport, une ligne de TGV, des autoroutes, nous, nous n’avons rien », explique-t-il.
Un duel qui risque d’être bien disputé. L’avantage, un seul tour, le 20 juin, sera nécessaire pour départager ces deux candidats.