Déserts médicaux : le département du Gers recrute des médecins, mais le compte n’y est pas

Le département du Gers poursuit son recrutement de médecins en milieu rural pour combler les déserts médicaux. 2 centres territoriaux de santé ont déjà vu le jour et 5 autres devraient sortir de terre en 2023. Dans le Gers comme dans d’autres départements hyper ruraux, la situation est tendue.

Trois nouveaux médecins, salariés du département, vont débuter leurs consultations dans les centres territoriaux de santé de Vic-Fezensac et Plaisance-du-Gers. L’an prochain, 5 autres centres devraient voir le jour dans des communes rurales du Gers. Une priorité pour le département qui vise à enrayer la désertification médicale. 

"C’est une véritable satisfaction d’accueillir ces nouveaux médecins généralistes. En seulement quelques mois, notre Centre départemental de Santé devient la vitrine du salariat, et prouve que c’est une des solutions pour pallier l’urgence de la désertification médicale. Je suis ravi de pouvoir répondre dans un temps aussi court à un des besoins cruciaux pour les Gersoises et les Gersois" indique Philippe Dupouy, le président du Conseil départemental du Gers. 

Les départements ruraux à la traîne

Le Gers compte 196 médecins généralistes pour 192.300 habitants. Entre 2010 et 2022, le nombre de médecins généralistes a diminué de 23%. La situation reste tendue dans le Gers comme dans bon nombre de départements hyper ruraux.

La notion d'hyper ruralité désigne les territoires isolés, les plus éloignés des villes, et de très basse densité démographique de la France métropolitaine. Quelle que soit la catégorie de médecin, la densité (pour 1000 habitants) est systématiquement inférieure à la campagne par rapport aux territoires hyper urbains. En France, 14 départements sont qualifiés d'hyper ruraux. On en trouve 5 en Occitanie (Ariège, Aveyron, Gers, Lot et Lozère).

L'Association des maires ruraux de France (AMRF) vient de publier une nouvelle étude sur la désertification médicale. Ces travaux confirment qu'il est six fois plus difficile de consulter un médecin en milieu rural, qu'en ville. Il manque plus de 6.000 généralistes dans les bassins de vie ruraux.

Plus de 6 millions d’habitants vivent à plus de 30 minutes d’un service d’urgence et 75% d’entre eux vivent en milieu rural et 96% des urbains ont accès aux urgences en moins de 30 minutes, contre seulement 79% des ruraux.

La distance calculée en temps d’accès de 30 minutes est communément admise comme un seuil critique (notamment face à un infarctus du myocarde). Elle permet de mesurer à la fois le temps d’accès à un service d’accueil des urgences et, par ricochet, le temps d’intervention d’un service mobile d’intervention.

Une population vieillissante

En milieu rural, plus de la moitié des médecins a aujourd’hui plus de 55 ans, et on observe une tendance à la concentration des jeunes médecins dans les départements urbains.

Les écarts d’espérance de vie s’aggravent au cours des 30 dernières années entre départements ruraux et département urbains, et aujourd’hui les habitants en milieu rural vivent 2 ans de moins que ceux des villes.

Un plan gouvernemental qui ne passe pas

Pour lutter contre les déserts médicaux, le gouvernement compte ajouter une année d’internat supplémentaire aux études de médecine générale, qui devra se dérouler en priorité dans une zone rurale. 

Cette annonce a été très mal accueillie par les étudiants. Et les associations d’internes s’insurgent contre une telle réforme. Un appel à la grève a même été lancé pour le 14 octobre.

L'actualité "Société" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Occitanie
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité