Les personnels de réanimation, soins intensifs et autres "soins critiques" sont en grève ce jeudi 6 octobre. Ils réclament le versement pour tous d'une prime jusque là réservée aux infirmiers et cadres des services concernés.
Les personnels des services de soins critiques : réanimation, surveillance continue, soins intensifs et salles de réveil sont en grève ce jeudi 6 octobre 2022. Ils réclament le versement pour tous de la « prime de soins de critiques » instaurée en janvier dernier.
La prime d'exercice en soins critiques
Le décret du 10 janvier 2022 crée une prime d’exercice en soins critiques pour les infirmiers en soins généraux et les cadres de santé au sein de la fonction publique hospitalière. Son montant est fixé, par un arrêté du même jour, à 118 euros mensuels bruts.
Le décret s'applique aux rémunérations versées à compter de janvier 2022.
Qui peut en bénéficier ?
Sont concernés par cette prime :
- infirmiers régis par le décret du 30 novembre 1988
- infirmiers en soins généraux
- cadres de santé
- cadres de santé paramédicaux
Les agents doivent réaliser au moins la moitié de leur temps de travail au sein des unités de soins critiques précisés par le décret :
- unités de réanimation
- unités de réanimation néonatale
- unités de soins intensifs
- unités de néonatologie assurant des soins intensifs
- unités de surveillance continue des établissements publics de santé
D'après les syndicats qui appellent à la grève, les aides-soignants et auxiliaires de puériculture sont donc exclus de ce dispositif alors qu’elles ont les salaires les plus bas. Pour Lucie Lambert, infirmière en réanimation, il n'est pas logique qu'une partie d'une équipe de réanimation touche la prime et que l'autre partie, confrontée aux mêmes difficultés, ne la perçoive pas.
C'est une division qui n'est pas souhaitable, qui n'est pas bonne, alors que nous avons besoin de cohésion ! Ce sont les services dans lesquels on travaille qui comptent, pas le fait que l'on soit infirmière ou aide-soignante !
Lucie Lambert, syndicat SUD
D'après les syndicats, ce mouvement de grève est très largement suivi, notamment à Purpan, mais il n'a aucune incidence sur les soins des services concernés.
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Des salaires insuffisants pour compenser l'inflation
Au delà de cette prime, les syndicats estiment que le dégel du point d'indice en mars 2022 (il détermine la grille salariale des praticiens hospitaliers) ne compensera pas le gel des salaires qui existait depuis plus de 10 ans.
Ils précisent que ces hausses seront vite rattrapées par la hausse du coût de la vie et l’inflation.
Le gouvernement s’obstine à donner des primes ou à majorer le paiement des heures supplémentaires et creuse les inégalités entre les soignants De plus, la direction du CHU de Toulouse a fait une lecture la plus défavorable possible pour les agents excluant également certains secteurs et certains grades : les puéricultrices et les agents des SSPI (salles de surveillance post interventionnelle)
Syndicat SUD et CGT
Dans un communiqué les syndicats précisent que l'intérêt de l'ensemble du personnel soignant et particulièrement de celui des soins critiques n'est plus à prouver encore moins depuis l'épidémie Covid. Les difficultés de recrutement et de fidélisation des soignants est également bien réel. Ces primes sont un des moyens de reconnaître leur travail et le valoriser.
Les agents se rassembleront ce jeudi 6 octobre 2022 à 14h devant l'Hôtel-Dieu à Toulouse pour interpeller la direction sur le versement d’une compensation financière équivalente à la prime de soins critiques pour la reconnaissance de leurs compétences.
La direction du CHU dit s'en tenir à la réglementation
De son côté, la direction du CHU de Toulouse dit appliquer la réglementation nationale concernant le versement de la prime de soins critiques. Aussi, conformément au décret du 10 janvier 2022, "cette prime concerne les cadres de santé et les infirmiers diplômés d'État des unités de réanimation, de soins intensifs et de surveillance continue". L’application des textes ne prévoit pas à cette date d’extension de cette prime.
Les techniciens de laboratoire mobilisés vendredi 7 octobre
Un autre secteur médical sera mobilisé vendredi 7 octobre avec un rassemblement à 13h30 à Purpan, à l'IFB, Institut Fédératif de Biologie. Les techniciens de laboratoire et le personnel du pôle biologie réclament une revalorisation salariale.
