Début avril, une jeune fille de 15 ans a été victime d'un accident près de Lectoure (32). Sa prise en charge par les services de secours aurait été tardive, à cause de la fermeture nocturne du SMUR de Condom décrétée par l'ARS (agence régionale de santé), selon le maire de la commune.
"C'est un sujet qui va exploser dans les jours, les semaines à venir", déclare Gérard Dubrac.
Le maire de Condom ne décolère pas. Alors qu'il dénonce depuis des mois la décision - arbitraire, selon lui - de l'ARS (agence régionale de santé) de suspendre la permanence du SMUR nocturne de l'hôpital de Condom, voilà un dramatique accident qui vient dessiner "les prémices de ce qui va se passer".
Début avril 2019, une jeune fille de 15 ans a été victime d'un accident de skateboard près de Lectoure, dans le Gers. Sa prise en charge par les équipes d'intervention d'urgence d'Auch aurait été trop tardive.
Selon nos informations, les faits sont intervenus en toute fin d'après-midi. Le SMUR de Condom arrive sur place à 19h00 et constate que l'adolescente présente un traumatisme crânien. Après le refus du SAMU 32 de l'héliporter vers un centre de neurochirurgie et son arrivée à 20h à l'hôpital de Condom, la patiente sera finalement prise en charge deux heures plus tard par le SMUR Agen-Nérac car le SMUR de Condom aura fermé à 21 heures. La victime est aujourd'hui dans le coma, ses parents envisageraient de porter plainte.
Cette affaire rappelle celle de l'été 2018 où un jeune gersois a eu la main amputé en raison du retard des secours.
"Nous sommes une zone rurale, grande mais peu peuplée. La démographie est négative (150 décès pour 50 naissances). Si demain, il n'y a plus de couverture sanitaire, ça équivaut à un assassinat pur et simple", martèle Gérard Dubrac.
Une inquiétude d'autant plus grande que depuis le 1er avril 2019, la permanence de nuit à partir de 22 heures des médecins généralistes de Condom est suspendue (au lieu de minuit auparavant) et que les urgences de nuit y sont aussi sur la selette. Le SMUR de Condom ne fonctionnant plus que 12h/24 depuis 18 mois, le nord du Gers s'en trouve fragilisé.