Si 11 foyers de grippe aviaire étaient confirmés mardi 9 mai dans le Gers, le chiffre évolue à une vitesse fulgurante, au même titre que le virus. Une recrudescence dont les causes sont difficiles à trouver mais qui met le monde agricole à rude épreuve.
Depuis deux jours, le département du Gers fait face à une flambée des cas de grippe aviaire : mardi 9 mai, le bilan établi par la Chambre d’agriculture faisait état de 4 suspicions et 11 foyers confirmés. Une nouvelle validation du ministère de l’Agriculture avec de potentiels nouveaux foyers est toutefois attendue.
Selon Lionel Candelon, éleveur de Castillon-Debats (Gers), le nombre de foyers confirmés depuis le week-end du 30 avril pourrait s’élever à une vingtaine de foyers ce mercredi 10 au soir. “La situation est hors de contrôle, ça part dans tous les sens. Tous les jours quand on arrive au bâtiment on se dit que ça va être notre tour”, confie le fondateur du collectif Les Canards en Colère.
"La situation est hors de contrôle, ça part dans tous les sens. Tous les jours quand on arrive au bâtiment on se dit que ça va être notre tour."
Lionel Candelon, éleveur
Depuis vendredi 5 mai, environ 120.000 volailles ont déjà été abattues. “On passera le demi-million très rapidement. Ça va beaucoup plus vite que les années précédentes”, déplore-t-il. Pour tenter d’endiguer le virus, trois équipes de dépeuplement et d’abattage dans le Gers et une dans les Landes vont prochainement être dépêchées. Un abattoir doit également être réquisitionné dans les Landes pour répondre à la quantité de canards à abattre.
De multiples facteurs
Face à cette recrudescence, difficile de trouver une explication. Parmi les possibles facteurs pouvant favoriser l’expansion du virus : le vent, les transports de volailles ou la remise en liberté des volailles un mois et demi plus tôt que les années précédentes. Quant à la Confédération paysanne du Gers, elle pointe du doigt le modèle de la production industrielle et voit l’élevage plein air comme une solution viable pour éviter la propagation.
"Personne n’est capable de dire à 100% le pourquoi du comment, mais on s’aperçoit que ça coïncide avec la mise en parcours autorisée par l’État français " selon Lionel Caudelon, éleveur.
Une analyse à laquelle n’adhère pas Lionel Candelon : “On a lâché les canards à partir du samedi 29 avril et la première suspicion était mercredi, puis de nouveaux foyers ont été détectés les jours suivants. Personne n’est capable de dire à 100% le pourquoi du comment, mais on s’aperçoit que ça coïncide avec la mise en parcours autorisée par l’État français”, décrit l’éleveur.
Le virus, plus violent que celui détecté en janvier, s’apparente à celui de 2016-2017. Les espoirs se tournent désormais vers un vaccin, toujours attendu. La gorge nouée, Lionel Candelon alerte : “Il va vite falloir l’avoir avant que ça touche l’ensemble des départements du Sud.”