Depuis jeudi matin, les personnels de l'hôpital psychiatrique d'Auch ont déclenché un mouvement de grève illimitée. Les grévistes protestent, notamment, contre un manque de moyens humains et matériels qui entraîne des perturbations graves dans les soins apportés aux malades.
Depuis jeudi matin, les personnels se relaient sur le piquet de grève autour d'une tente installée devant l'établissement "24h sur 24 et 7 jours sur 7". La grève est déclarée illimitée.
Ce vendredi matin, depuis 10h, les négociations syndicats-direction ont repris.
Manque de personnel
Les revendications sont multiples.
Côté personnel, les syndicats déplorent la perte de 14 agents en un an et la perte de 10 % des infirmiers en 10 ans. Le recrutement de psychologues parait également nécessaire. Dans le Gers, en effet, on compte un psychologue pour 16 000 habitants alors que dans les départements voisins, les Haute-Pyrénées par exemple, il y en a un pour 7000 habitants.
Moyens médicaux
Le manque de médecins est également très problématique surtout qu'en psychiatrie, la rencontre médecin-malade est déterminante.
Des patients placés en chambre d'isolement faute de place
Les chambres d'isolement sont réservées en principe à des patients en crise. Dans ces chambres, toutes les conditions sont réunies pour que le patient ne mette pas en péril sa santé. Pas de meubles, pas de téléphone, lit cloué au sol, aucune maîtrise de la lumière ou de la chasse d'eau. Lorsque l'état de santé du patient s'est amélioré, qu'il est sorti de la crise, il réintègre sa chambre....en principe.
A Auch, faute de moyen, la chambre rendue libre par le départ du patient vers l'isolement, est immédiatement réoccupé par un nouvel arrivant.
Résultat, en fin de crise, le malade ne peut pas revenir dans sa chambre et reste en isolement ce qui n'arrange pas son cas.
Auch ne peut assurer la demande
Le centre Psychiatrique d'Auch ne peut pas toujours assurer, faute de lits, toutes les demandes d'hospitalisation.
Selon Fabrice Lamarque, secrétaire-adjoint de la CGT de l'établissement, "il est même arrivé que des patients gersois soient envoyés à Béziers."
Merci Macron
Les syndicats se plaignent également du Plan Santé dévoilé par le Président de la République., un plan dans lequel, selon eux, il n'y a rien pour la psychiatrie.