Il était l'un des chouchous de Jazz à Marciac dans le Gers, dont il avait fait les beaux jours à maintes reprises. Lucky Peterson s'est éteint brutalement ce dimanche à Dallas aux Etats-Unis des suites d'un accident cardio-vasculaire. Le blues perd un de ses plus grands représentants.
C'était un des musiciens emblématiques de Jazz in Marciac. Il venait tellement souvent...Il va nous manquer.
En quelques mots, Jean-Louis Guillaumon, directeur du célèbre festival de Jazz gersois, nous confie sa tristesse de voir si vite disparaître cette légende du blues.
Un enfant prodige de la musique
Lucky Peterson est né le 13 décembre 1964 à Buffalo, dans l'État de New York. Il baigne très tôt dans la musique aux côtés de son père, chanteur et guitariste et se révèle être un enfant prodige de l'orgue Hammond. C'est en jouant dans le club de son père, qu'il est repéré dès l'âge de 5 ans par le bluesman Willie Dixon qui le prend sous son aile.
A Marciac comme à la maison
C'est en 1995, que le public de Marciac découvre ce bluesman plein d'énergie. A l'époque, une partie des concerts se déroulent dans les arênes pour permettre au public de danser. Sa première prestation fait un tabac.
Ca a tellement bien fonctionné nous raconte Jean-Louis Guillaumon, qu'on l'a fait revenir 3 ans de suite. Et le public en redemandait. C'était un musicien simple et chaleureux, qui respirait le blues.
Devenu un musicien accompli, Lucky Peterson joue désormais sous le grand chapiteau. Pas moins de 5 prestations entre 2000 et 2016. En vedette tout seul, à la tête d'un big Band ou partageant la scène avec les plus grands comme Wynton Marsalis.
Marciac était "son petit coin de France comme à la maison". C'est ce qu'il nous avait confié lors de notre rencontre en 2014.
Lucky Peterson aimait son public. Il n'hésitait pas à descendre dans la salle avec sa guitare ou a créer la surprise, comme avec ce concert imprévu sur la scène du festival off de Marciac en août 2016.
Une pluie d'hommages
Depuis l'annonce de sa disparition brutale d'un AVC foudroyant à l'âge de 55 ans, les hommages se multiplient sur les réseaux sociaux. Et Jazz in Marciac n'oublie pas celui qui faisait désormais partie de la "famille".
Après le saxophoniste Manu Dibango, le pianiste Ellis Marsalis ou encore la légende de la batterie Tony Allen, Jazz in Marciac perd avec Lucky Peterson une nouvelle étoile. Décidément, cette année 2020 n'est vraiment pas comme les autres.