Maltraitance sur enfants handicapés dans le Gers : un dernier épisode judiciaire pour la lanceuse d'alerte Céline Boussié ?

Quatre employés de l'ancien IME Moussaron, à Condom dans le Gers, sont appelés à la barre ce jeudi 8 septembre. La plaignante, Céline Boussié, lanceuse d'alerte et ancienne employée de l'établissement a déposé plainte pour harcèlement moral.

Elle avait dénoncé des faits de "maltraitances institutionnelle" au sein de l'IME Moussaron de Condom, devenant ainsi en 2013 l'une des lanceuses d'alertes les plus connues du pays. Céline Boussié se retrouve une nouvelle fois devant les tribunaux, pour une dernière affaire. 

Harcèlement moral

Cet après-midi, devant le tribunal correctionnel d'Auch, un directeur adjoint et trois employés (dont un toujours en activité) de l'IME Moussaron feront face à Céline Boussié. La lanceuse d'alerte et plaignante accuse la partie adverse d'harcèlement moral entre 2013 et 2014. Elle aurait été victime à cette période "d'un déchainement de haine sur les réseaux sociaux et dans l'établissement de la part de certains salariés", témoigne son avocate Maître Alma Basic. Mais aussi "des pressions constantes et des sanctions disciplinaires" à la suite des plaintes déposées par Céline Boussié. Une violence envers celle qui avait dénoncé les mauvais traitements sur les résidents souffrant de handicap. 

La partie civile espère obtenir la condamnation "afin que les accusés prennent conscience de leurs actes et que d'autres lanceurs d'alerte puissent être mieux protégés", plaide la juriste. 

L'affaire Moussaron

C’est en 2013 que Céline Boussié décide de dénoncer les maltraitances subies par les 80 enfants polyhandicapés de l'IME Moussaron à Condom dans le Gers. Peu de temps après, ces propos ont été confirmés par une enquête de l'agence régionale de santé (ARS). Le rapport rendu confirme ses dires, constatant des "maltraitances institutionnelles". L'établissement est ensuite placé sous tutelle judiciaire en novembre 2013. 

En 2014, la Lot-et-Garonnaise est licenciée par ses employeurs pour "inaptitude à tout poste" à la suite d'un arrêt maladie de plus d'un an. Enfin, en 2017, elle est poursuivie en diffamation par ses anciens employeurs. Elle obtient la relaxe lors de ce procès.

En 2022, près de dix ans après les premières révélations, ce procès pour harcèlement moral sonne comme le dernier volet d'une longue bataille judicaire. La plaignante n'est d'ailleurs pas "dans une position de vengeance, mais souhaite se reconstruire et tourner la page", selon son avocate. 

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