Mariage à titre posthume pour un couple de retraités : "C'est une belle revanche"

Après quarante ans de vie commune, un couple de retraités gersois avait prévu de se marier. Les bans avaient même été publiés. Mais Dominique a été emporté par un cancer foudroyant en 2020. Depuis, Paulette, sa veuve, se bat pour pouvoir organiser la cérémonie de mariage à titre posthume. Elle vient d'obtenir l'autorisation du président de la République.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Paulette et Dominique allaient se marier. Ils en parlaient depuis longtemps, mais là c'était officiel. Il ne manquait plus qu'à trouver une date pour la cérémonie. Mais Dominique a été emporté par un cancer foudroyant. 

Si le mariage à titre posthume est légal en France, seul le président de la République peut l'autoriser, par décret. L'Elysée reçoit entre 50 et 100 demandes par an et l'arbitrage est ensuite à la discrétion du chef de l'Etat. 

"Il doit se dire que je me suis bien débrouillée !"

Pour Paulette, veuve depuis novembre 2020, tout s'est précipité en peu de temps. La publication des bans pour le mariage, la maladie, la requête, et puis, enfin l'autorisation. 

C'est lui qui avait insisté ! On a vécu tellement longtemps ensemble ! Il me disait : "on fera une grande fête !".

Paulette Hourcadet

Paulette a été très soutenue par le maire de Viella. C'est lui qui a pris les choses en main. Elle n'avait pas la tête à ça. Quand elle a reçu l'autorisation la semaine dernière, elle a finalement été étonnée que tout soit allé si vite.

"C'est une belle revanche !"

Jean-François Thomas, le maire de Viella en Pacherenc, s'est battu aux côtés de Paulette, veuve de 64 ans, pour qu'elle puisse épouser son ancien compagnon de vie à titre posthume. Il connaissait bien ce couple qui vivait ensemble depuis une quarantaine d'années et avait un fils.

Ils en parlaient depuis longtemps, disant qu'ils s'en occuperaient plus tard. Depuis qu'ils étaient à la retraite, Dominique lui avait dit que c'était le bon moment et qu'elle devait s'en occuper. Elle avait sollicité notre secrétaire de mairie et avait publié les bans.

Jean-François Thomas, maire de Viella en Pacherenc

Pour le maire, c'est bien-sûr une première.

Maintenant que cette requête a été acceptée, nous allons chercher une date et organiser la cérémonie. Une cérémonie presque comme les autres.

Jean-François Thomas, maire de Viella en Pacherenc

Les bans publiés en mairie de Viella

Avant la maladie de Dominique, les deux retraités avaient publié les bans dans leur village de Viella. La procédure est obligatoire, elle permet de rendre publique et officielle une future union et de permettre à toute personne de s’y opposer. Après le décès de Dominique, elle a aussi permis de prouver que le mariage était prévu et que le défunt souhaitait bien se marier.

Une procédure complexe

Une telle démarche est rare. Pour l'engager, il faut prouver que le défunt ou la défunte souhaitait s'unir civilement. Seules certaines formalités officielles préalables au mariage sont considérées comme des preuves.

  • L’achat des alliances 
  • La publication des bans 
  • Le traitement des dossiers de mariage 
  • L’envoi des faire-part 
  • La rédaction d'un contrat de mariage

Seul le président de la République peut autoriser, par décret, la célébration du mariage. D'après les chiffres du ministère de la Justice, en 2018, 112 demandes de mariage à titre posthume ont été recensées. 23 ont été rejetées par le chef de l'État.

Dans le code civil depuis le drame du barrage de Malpasset

Le mariage posthume a été pensé en 1803 pour les veuves de guerre, mais ce n'est qu'en 1959 qu'il est entré dans le Code civil. Cette année-là, la rupture du barrage de Malpasset, près de Fréjus, provoque la mort de plus de 400 personnes. Parmi les victimes, un jeune homme qui devait épouser sa compagne enceinte, quinze jours plus tard. L'histoire a ému la France entière et cela a permis une modification importante du texte de loi. La jeune femme a pu épouser l'homme décédé afin que son enfant puisse porter son nom. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information