A Roquelaure, dans le Gers, le projet d'agrandissement d'une ferme spécialisée dans la production de veaux destinés à l'exportation n'est pas forcément bien accueilli. Le spectre d'une ferme industrielle inquiète riverains et défenseurs de l'environnement.
C'est une ferme à priori banale, installée au coeur de la campagne gersoise. Elle abrite aujourd'hui 250 veaux destinés à être exportés vers l'Algérie. Mais ce centre d'allotement qui constitue des lots de jeunes bovins avant leur expédition vers des lieux d'engraissement pourrait bientôt s'étendre. Un projet prévoit de l'agrandir pour accueillir 800 bêtes. Le projet fait polémique. Défenseurs de l'environnement, Confédération paysanne et riverains s'inquiètent de cette plateforme inédite dans le Gers.
"Les riverains vont subir tous les inconvénients avec des épandages qui sont très nocifs pour l'environnement, pour la qualité de l'eau, avec des transports de camions très nombreux sur des petites routes qui ne sont pas adaptées" s'inquiète ainsi Sylviane Baudois, porte parole du Collectif "Bien vivre dans le Gers", déjà mobilisé dans la lutte contre un élevage industriel de poulets à Lannepax.
De son côté, le maire de la commune, ancien éleveur, vante un nouveau débouché agricole pour le territoire. Pour Michel Baylac, "c'est très important de maintenir l'activité en milieu rural", et il rappelle qu'en "amont de chaque lot de ce centre d'allotement, il y a une trentaine d'éleveurs qui ont vendu à ce négociant en bestiaux des bêtes pour l'exploitation".
La consultation publique concernant l'extension de cette ferme bovine s'achève ce lundi 14 mai 2018. La Préfecture devra ensuite se prononcer.
Voyez le reportage d'Emmanuel Wat et Delphine Gérard :