Lupiac (Gers), commune natale de d'Artagnan, célèbre à partir du samedi 12 août les 350 ans de la mort du célèbre mousquetaire gascon. Des couturières bénévoles confectionnent depuis des semaines des tenues d'époque pour un grand défilé à la mode du XVIIe siècle. Dans les ateliers la semaine dernière, c’était l’effervescence...
Le village natal de d’Artagnan commémore les 350 ans de sa mort ces 12 et 13 août 2023. A Lupiac (Gers), la journée de dimanche promet d’être riche avec une série de temps forts qui seront lancés par un coup de canon. Combats d’escrime, démonstrations, conférences, initiations à la danse ainsi qu'un grand défilé de mode !
Dans un premier temps, villageois et artisans revêtiront costumes et souliers à la mode du XVIIe siècle. En coulisses ces derniers jours, le compte à rebours était lancé et les finitions au programme pour être fin prêts pour le grand jour.
La mode à l'honneur de cette onzième édition
Depuis des mois, 16 couturières bénévoles se sont relayées pour offrir au Festival d’Artagnan le plus beau des défilés. Lors des premiers essayages, la semaine passée, le vocabulaire emprunté à la mode était de rigueur. Anne Couturier, costumière historique rencontrée sur place, expliquait à Philippe, l'un des personnages en train de s’apprêter, ce qui l'attendait :
« On va faire des crevés, ce qui se faisait à l’époque, pour te donner de l’aisance sur la carrure ». Pour ce dernier, certains éléments le surprennent comme ils l'enthousiasment. « Les talons, c’est nouveau effectivement, mais pourquoi pas ! », sourit-il. Car pour cette onzième édition, la mode du XVIIe siècle est à l’honneur.
Un peu plus loin, l’on rencontre la « Comtesse de Bedford » qui rend visite à une amie à Lupiac, explique une participante déjà toute immergée dans son personnage. « C’est l’histoire qu’on s’est donnée ! », dit-t-elle, fière. Anne Couturier explique :
Des costumes fidèles aux tempéraments des personnages
« C’est drôle car on s’aperçoit que les costumes des personnes s’étant portées volontaires pour en porter pour le festival, correspondent à leur caractère et leur tempérament ». Comment est-ce possible ? « La magie de l’histoire ! », s’amuse-t-elle. Pour confectionner les 24 nouveaux costumes, Anne Couturier assiste les petites mains de l’atelier.
« Tu remontes de part et d’autre vers le milieu et ta tête de manche et tu répartis ton volume en haut », continue-t-elle d’expliquer à une couturière bénévole.
« Quand je suis arrivée ici, j’ai dit que j’ai uniquement fait des rideaux dans ma vie, c’est tout, des coutures toutes droites ! », raconte l’une d’entre elles.
L'histoire avant tout
De la sobriété à l’élégance du règne de Louis XIII, à l’extravagance de la mode sous Louis XIV, l’authenticité historique prévaut.
« On part des tableaux, des gravures et ensuite on prend les mesures des personnes et après je confectionne le patron en fonction des mensurations modernes et de la mode ancienne ».
Notre d’Artagnan de dimanche arrive au galop. Le costume de Thomas Samek qui l’incarnera ce jour de fête a plus de 20 ans. Celui qui dans la vraie vie est un médecin allemand incarne d’Artagnan depuis les débuts du festival. Et c’est un personnage romanesque et passionné !
« Le vrai d’Artagnan est (dans l’inconscient collectif) un soldat d’une guerre très cruelle pour un roi mégalomane. Celui d’Alexandre Dumas est idéalisé, courageux, fidèle, fier…»
Dimanche, paysans, marchands, bourgeois et nobles défileront à ses côtés, sous l’œil bienveillant du plus célèbre des mousquetaires…