MÉTÉO. "Ça ne s'arrêtait jamais" : en 2003, la France subissait les plus fortes chaleurs de son histoire

En plein cœur de l'été 2003, la France était touchée de plein fouet par d'énormes chaleurs. L'Occitanie n'a pas été épargnée, avec des températures qui dépassaient les 40 degrés. Services météos et personnels hospitaliers de l'époque se souviennent d'un épisode marquant, qui avait touché des milliers de personnes vulnérables.

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C'est la canicule la plus sévère jamais enregistrée en France. En plein été 2003, un épisode ininterrompu de chaleur s'abat sur le pays pendant 15 jours. En Occitanie, les températures dépassent les 40 degrés : jusqu'à 41.8 degrés à Montauban (Tarn-et-Garonne), 40.7 à Toulouse (Haute-Garonne). Des records jamais battus en 2023. 

14.800 morts à cause de la canicule selon un rapport de l'époque

Dans un article très complet diffusé le 8 août, Météo France revient dans le détail sur cet épisode qui s'est déroulé entre le 2 et le 17 août 2023. L'organisme rappelle notamment que cet été reste le plus chaud jamais observé depuis 1947, et que la journée du 5 août 2003 est la 2e plus chaude relevée dans l'Hexagone. 

Comme l'explique l'établissement public, on parle de canicule "lorsqu'un épisode de température reste particulièrement élevé, de jour comme de nuit, pendant au moins trois jours". C'est le cas il y a 20 ans, avec un nombre de jours "exceptionnel" où l'on dépasse les 35, voire les 40 degrés.

Ce phénomène est provoqué par une situation de blocage anti-cyclonique au passage des perturbations orageuses. "L'air très chaud sec emprisonné sous un dôme de chaleur se maintient pendant une durée inhabituelle" explique Météo France. 

Résultats : les autorités sont prises de cours. Exemple avec le ministre de la Santé de l'époque, Jean-François Mattéi. Lors d'une interview au journal de TF1 le 11 août, il promet qu'une batterie de mesures est prise pour contrer ce phénomène. Mais il se défend de toute négligence en soutenant "une canicule pas prévisible" et concède que le gouvernement est "préoccupé" en direct de sa maison dans le Var. Quelques jours plus tard, un rapport de l'INSERM chiffre le nombre de morts provoqué à 14.800.

"Tout dans l'urgence"

Sur le terrain, les conséquences sont critiques. Serge Leguenauff, aujourd'hui syndicaliste à l'hôpital de Montauban (Tarn-et-Garonne), travaille à la morgue de l'établissement à l'époque. "Tout le monde était surpris, personne n'avait prévu cette situation" se souvient-il. "C'est un souvenir marquant, avec des fortes chaleurs tout le temps. On avait l'impression que ça ne s'arrêtait jamais."

Dans les couloirs de l'hôpital, "on faisait déjà tout dans l'urgence, sans climatiseur" assure-t-il. À son poste, il doit gérer deux fois plus de décès en moyenne à cause de la canicule. "Il fallait réfléchir dans la précipitation pour avoir des chambres froides supplémentaires." Une question des moyens toujours d'actualité aujourd'hui.

Les principaux symptômes provoqués par la chaleur sont les maux de tête, nausées, crampes musculaires ou déshydratation. Le "phénomène canicule" a donc été intégré aux systèmes de Vigilance de Météo France. Elle permet d'identifier "la survenue d'une vague de chaleur et d'avertir les autorités et la population, et rappelle "les conseils pour se protéger".

La prévision des grosses chaleurs s'est améliorée selon Météo France, avec davantage d'anticipation, "jusqu'à 8-10 jours à l'avance". Au fur et à mesure, ces prévisions sont affinées et le niveau des températures précisé. "Aujourd'hui, les prévisions de température maximale pour la journée du surlendemain sont aussi bonnes que celles que l'on faisait il y a dix ans pour la journée du lendemain" avance Météo France, comme exemple de progression.

L'épisode de 2003 serait donc mieux géré aujourd'hui, notamment grâce aux alertes canicule (verte, jaune, orange et rouge) qui avertissent les autorités et la population en amont.

Aujourd'hui, contrairement à l'Espagne, pas d'alerte canicule signalée, mais des températures en augmentation : 32 degrés sont attendus à Toulouse et Tarbes (Hautes-Pyrénées) cet après-midi. 

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