La résurgence de la grippe aviaire ces dernières semaines dans le Gers suscite une vive inquiétude au sein de la filière avicole. Le Ministère de l'Agriculture décrète la mobilisation générale avant l'arrivée de la vaccination.
Après plusieurs mois d'accalmie, la grippe aviaire fait son retour dans les élevages de canards du Gers et des Hautes-Pyrénées. Le Ministère de l'Agriculture a décrété la mobilisation générale dans les départements concernés.
Flambée de cas dans le Gers
Depuis le début du mois de mai, de nouveaux cas de grippe aviaire sont régulièrement détectés dans les élevages du Gers, près de 25 à ce jour. Et plusieurs suspicions sont toujours en cours d’analyse. De nombreuses communes sont concernées : Manciet, Pouydraguin, D’Armagnac, Fusterouau, Aignan, Saint Griede, Salles d’Armagnac, Laujuzan. L'ouest du département est le plus touché.
Une nouvelle flambée inédite pour Jean-Luc Guérin, professeur en aviculture et pathologie aviaire et responsable de l’équipe de virologie de l’UMR. Il explique "la virulence de cette nouvelle vague, après celle de janvier, par son endémicité et son maintien à très bas bruit dans la faune sauvage.” et craint "un épisode majeur".
Mobilisation générale
Dans un communiqué publié en début de semaine, le Ministère de l'agriculture a décrété la mobilisation générale de l'Etat pour soutenir la filière avicole dans les départements à nouveau touchés. Dans les chambres d'agriculture, des cellules de crise sont ouvertes.
Des zones de protection et de surveillance ont été mis en place autour des élevages concernés. Une zone réglementée supplémentaire est installée autour de chaque foyer. Elle a pour objectif de créer une barrière sanitaire de 20km, destinée à éviter la contamination. Dans ce rayon, tous les élevages présents sont régulièrement dépistés et toute nouvelle remise en place de palmipèdes est interdite.
Le vaccin dernier espoir
Reste que pour les éleveurs, les pertes sont immenses : “Il y a deux semaines, on m’a enlevé mes 15.000 canards”, souffle David Penelle sans réussir à retenir ses larmes. Il avait été prévenu quelques jours avant par l’élevage voisin, contaminé. Depuis 2 ans et le début de la crise, des millions de palmipèdes ont dû être abattus à cause de l'épizotie.
"On attend désormais la mise en place du vaccin", explique cet autre éleveur du Gers. "C'est la seule façon d'éradiquer la grippe aviaire et de pouvoir élever à nouveaux nos canards en plein air".
La vaccination tant attendue devrait être opérationnelle à l'automne. D'ici là, la filière va encore devoir faire preuve de patience.