Le suicide chez les agriculteurs est un véritable fléau français. Etranglés par les dettes et la concurrence, ils sont de plus en plus nombreux à mettre fin à leurs jours. France 3 Occitanie a rencontré l'un d'eux, sauvé in extremis après un passage à l'acte.
C'est une histoire terrible. En même temps que terriblement banale.
Michel Bini est éleveur, dans le Gers. Il y a une quinzaine d'années, il s'est retrouvé étranglé par les dettes, avec un impayé de 300 000 euros de cotisations sociales.
"Et là, vous êtes seul", martèle-t-il. "Vous vous retrouvez entièrement seul !".
Ce jour-là, ne voyant pas d'issue, Michel a fait main basse sur tous les médicaments de la maison. Et a tout avalé.
Il sera sauvé, in extremis. Retrouvé inconscient, il passe plusieurs jours dans le coma. Avant d'être pris en charge par le Samu social agricole.
Aujourd'hui, Michel a retrouvé sa ferme, ses 35 hectares de terre et sa quarantaine de vaches. Son métier est toujours et encore toute sa vie.
Guy Sérrès, le fondateur du Samu social agricole du Gers, connaît bien Michel. Et tous les agriculteurs qui ont connu et connaissent les mêmes difficultés.
Pour y faire face, la MSA a mis en place des cellules de veille et d'écoute. Pour que le silence soit enfin brisé, que la spirale infernale des dettes ne soit plus un tabou.
Pour que la misère ne tue plus un paysan, tous deux jours, comme c'est le cas en France aujourd'hui.
Voir le dossier de Pascale Lagorce et Frédéric Desse, de France 3 Occitanie :