Il ne s'était pas encore exprimé. Dans une lettre, le PDG d'Auchan Retail, Yves Claude répond à la polémique sur son projet de rachat du château de d'Artagnan à Lupiac dans le Gers.
Il a préféré peser ses mots et répondre à travers une lettre, envoyée à notre consœur de France 2 Marie-Candice Delouvrié afin d'apporter un "démenti officiel" aux multiples articles de presse qui selon lui "colportent de graves erreurs sur mon projet et ma personne, ce qui devient très désagréable".
Le PDG d’Auchan Retail, Yves Claude, est au cœur d'une polémique née avec du futur rachat du château de d'Artagnan à Lupiac dans le Gers. L'entrepreneur est sur le point d'acquérir la bâtisse au détriment de collectivités locales qui veulent transformer le lieu en musée consacré au mousquetaire.
Redonner ses lettres de noblesse à l'endroit
"Lorsque l’on m’a proposé ce bien privé, à la vente depuis six ou sept ans, il semblait n’intéresser personne, explique Yves Claude. Ayant des racines familiales aveyronnaises, je suis tombé amoureux du Gers voici 50 ans. Amoureux de la nature et de l’histoire, j’ai vu l’opportunité de redonner ses lettres de noblesse à cet endroit exceptionnel, pour que le public le redécouvre à sa juste valeur."
Le chef d'entreprise assure que son projet n'a "jamais consisté à faire (du château) (sa) résidence secondaire, bien au contraire" : "C’est une insinuation malveillante. Depuis le premier jour, j’ai bien précisé à la propriétaire ainsi qu’à la Safer que la propriété serait ouverte et que je mettrais mon énergie à partager ce lieu le mieux possible avec le public. Je veux mettre en valeur l’histoire de ces lieux. L’histoire de d’Artagnan appartient aux Gersois et aux Français et ne peut appartenir à un particulier, ni à une collectivité d’ailleurs, ni servir un projet politique."
Des questionnements sur le rôle des collectivités locales
Le patron d'Auchan Retail s'interroge sur le rôle des collectivités locales qui souhaitent racheter le château de Castelmore et ses terres agricoles attenantes : "est-ce bien le rôle des collectivités locales d’acquérir avec de l’argent public des terres pour ensuite les louer à des agriculteurs ? Je trouverais plus intéressant de développer des partenariats publics / privés avec des particuliers qui souhaitent investir du temps, des fonds et de l'énergie."
Propriété en mauvais état, une partie des écuries effondrée, une chapelle en ruine. Pour Yves Claude, il y a urgence à lancer des travaux de rénovation "incompatibles avec l'attente de huit ans pour des financements publics".
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"Je propose un projet raisonné dans un environnement paisible et bucolique, comme l’est la campagne du Gers. Je veux garder toute la quiétude et la magie de ce lieu, qui est tellement beau. Pas de béton ou artificialisation des sols pour accueillir de nombreux cars, pas de construction d’équipements (toilettes, bars, restaurants, etc.). En revanche, une multiplication de petits projets comme par exemple la connexion équestre en cours de réalisation entre Maastricht, lieu de décès de d’Artagnan, et Lupiac qui permettra de venir à Lupiac et d’y dormir avec son cheval soit ici à Castelmore, soit dans les clubs hippiques avoisinants, soit dans les chambres d’hôtes environnantes. Mon projet est donc modeste mais évolutif, multiple, international, conforme à l’esprit des lieux."
Mobilisation contre le rachat samedi 20 janvier
Les terres agricoles seraient louées avec un bail de 25 ans par un jeune agriculteur de Lupiac.
En conclusion, le repreneur privé se dit "très attristé par ce que je peux lire dans la presse, si loin de mon projet, qui n’a pour seule ambition que de vibrer à l’unisson avec les amoureux de la légende de d’Artagnan." Yves Claude espère que "le calme va vite revenir" afin d'échanger avec "les acteurs locaux et bien sûr les autorités locales, tous ceux qui sincèrement veulent faire réussir ce projet et rien d’autre."
Des élus gersois viennent de signer une tribune contre le rachat du château de Castelmore par le PDG d'Auchan Retail. Un rassemblement est prévu le samedi 20 janvier 2024 à Lupiac pour dénoncer cette vente.
(avec Marie-Candice Delouvrié)
