La feria de Pentecôte de Vic-Fezensac (Gers) qui renouait cette année avec les festivités de rue, après une expérience sans bodegas l'an dernier, a remporté un succès mitigé, douchée par la pluie et le froid,
La fréquentation pourrait avoir été de l'ordre de 8 à 10.000 personnes, amateurs de corridas ou simples fêtards, selon les évaluations du maire, Michel Sanroma (PS).
Fermeture
La mairie avait décidé fin 2011 de supprimer pour deux ans les débits de boissons temporaires accompagnant la feria, qui avait fini par attirer 45.000 fêtards dans ce bourg de 3.700 habitants, car "Vic était débordée, étouffée par l'affluence et ses habitants dégoûtés par les incivilités", explique M. Sanroma.
Réouverture
L'assèchement relatif de la feria a si bien réussi que l'affluence est tombée à 6.000 participants l'an dernier, suscitant cette fois le désespoir des débits de boisson permanents, qui ont vu leur chiffre d'affaires baisser des deux tiers.
La mairie a donc rétabli les bodegas dès 2013, mais en imposant une fermeture à 3 heures dans la nuit de samedi à dimanche et à 2 heures les autres nuits, "afin de limiter les ardeurs de ceux qui ne viennent que pour boire".
Elle a surtout fait en sorte de "multiplier les animations de jour, pour redonner à la fête un sens plus familial et intergénérationnel" explique M. Sanroma.
Pentecotavic
Une association, créée pour l'occasion, Pentecotavic, a organisé plusieurs encierros (lâchers de vaches), un bal sévillan en costume, un concours de fanfares, des expositions et une course pédestre.
"Le bilan est plutôt encourageant compte tenu du mauvais temps, qui a perturbé les animations et a contraint de repousser la corrida du samedi à lundi matin", indique le maire.
L'objectif selon lui est d'atteindre 15.000 visiteurs les prochaines années "car on ne saurait pas en accueillir plus", précise-t-il.
Les cafetiers ronchonnent
Pour le patron du café des sports, Alain Prieur, qui a participé au comité des animations "le froid explique le bilan mitigé, mais les décideurs politiques doivent aussi comprendre que la fête de jour ne réussira que si les jeunes générations
peuvent la continuer la nuit".
"De ce point de vue, ajoute M. Prieur, la fermeture des débits de boisson à trois heures du matin, c'est le minimum".
Si certains festayres ont regretté une feria trop calme, pompiers et gendarmes du département se sont réjouis de n'avoir eu pendant ces trois jours qu'une dizaine d'interventions de secours à effectuer, contre plusieurs centaines les mauvaises années.
Vidéo : le reportage de Mathieu Jarry et Eric Foissac
