Les éleveurs français de volailles en plein air pourront à nouveau laisser sortir leurs animaux, le gouvernement a ramené ce vendredi à "négligeable", le niveau de risque lié à la grippe aviaire.
Les éleveurs de volailles en plein air peuvent pousser un ouf de soulagement. Depuis ce vendredi 28 mai 2021, leurs animaux peuvent être sortis à l'extérieur. Selon un arrêté du ministère de l'Agriculture daté du 27 mai et publié au journal officiel ce vendredi 28 mai, l'ensemble du territoire métropolitain présente un niveau de risque "négligeable" de contamination par l'influenza aviaire. Cela faisait cinq mois que les exploitations étaient à l'arrêt.
Plus de claustration
"Les mesures de sécurité sanitaire renforcées, parmi lesquelles figuraient la claustration des oiseaux d'élevage, sont levées sur l'ensemble du territoire", a précisé le ministère. L'arrêté mentionne "l'urgence à mettre fin à la claustration des volailles notamment au regard de la nécessité de garantir des conditions de bien-être animal optimales aux volailles élevées habituellement en plein air au regard des conditions météorologiques saisonnières".
Un risque de contamination désormais faible
Le niveau de risque avait déjà été abaissé à "modéré" fin avril. Le virus H5.N8, présent chez des oiseaux migrateurs, s'est répandu comme une traînée de poudre cet hiver dans les élevages du sud-ouest de la France, réputé pour sa production de foie gras.
Sa progression a fini par être enrayée au prix de l'abattage - souvent préventif - de plus de 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards. Au 3 mai 2021, la France avait recensé près de 500 foyers d'influenza aviaire depuis le début de la crise en novembre. La grande majorité se situaient dans des élevages du sud-ouest.
Cet épisode a induit des arrêts prolongés de production pour les éleveurs, ainsi que pour les industriels privés de matière première.
Selon le ministère, les acomptes aux éleveurs dont les animaux ont été abattus "ont été versés en totalité, pour un montant de plus de 18 millions d'euros". Quant aux pertes économiques, "une première enveloppe indicative globale de 89,5 millions d'euros est d'ores et déjà prévue pour indemniser l'ensemble des filières".
Une reprise lente d'activité
Dans son exploitation des Hautes-Pyrénées, Anatole Ricaud a repris le gavage de ses canards mais le producteur de foie gras a dû s'adapter à la situation.
Je me suis fourni en canards des Deux-Sèvres. C'est la solution de remplacement en attendant que mon fournisseur label soit prêt au mois d'Août.
Même situation chez Jean-Philippe Jasquet, cet éleveur de canards attend l'arrivée de 250 canetons pour reprendre son activité mais il doit faire preuve de patience, tous les autres éleveurs de volailles sont dans le même cas.
La liste d'attente est longue. D'ici quelques semaines, la filière devrait retrouver une activité normale.