1 134 communes du Sud-Ouest sont concernées. Un vide sanitaire débute lundi dans les élevages de cinq départements pour tenter de juguler définitivement l'épizootie de grippe aviaire, avant une révision totale des pratiques de la filière.
Un nouveau vide sanitaire de six semaines débute ce lundi dans cinq départements du Sud Ouest dont le Gers, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne. Obligatoire pour les éleveurs concernés, ce vide sanitaire avait été annoncé dès février par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.Des locaux entièrement vidés et nettoyés
Plus aucun palmipède ne doit se trouver dans les bâtiments pendant cette période. Les locaux devront être entièrement nettoyés et désinfectés. La reprise de la production est fixée au 29 mai, ce qui devrait permettre d'assurer la présence du foie gras du Sud-Ouest sur les tables pour les fêtes de fin d'année. Cette mesure fait suite à l'abattage préventif des oies et des canards mis en place début janvier dans le but d'endiguer l'épidémie H5N8 apparue fin novembre et déjà responsable de pertes financières évaluées à 250 millions d'euros. Plus de 4 millions de palmipèdes ont ainsi été euthanasiés, essentiellement dans les Landes et le Gers, premiers départements producteurs.Voyez les explications d'Emmanuel Wat sur ce vide sanitaire :
Ce lundi débute la période de vide sanitaire total dans les élevages de volailles de cinq départements du Sud Ouest Une mesure pour éradiquer la grippe aviaire et qui s'applique sur plus de 200 communes du Gers et des Hautes-Pyrénées, sur une trentaine en Haute-Garonne. Alors, comment ce vide sanitaire se concrétise-t-il dans les élevages?
1 134 communes concernées
Au total, 1 134 communes de cinq départements sont concernées par ce vide sanitaire :- 37 en Haute-Garonne.
- 277 dans le Gers.
- 233 dans les Hautes-Pyrénées.
- 267 dans les Landes.
- 320 dans les Pyrénées-Atlantiques.
Deuxième vide sanitaire
Il s'agit de la deuxième mesure de ce type pour de nombreux éleveurs, qui ont dû faire face à deux épidémies successives de grippe aviaire : le virus H5N1 en 2015-2016 puis le virus H5N8 en 2016-2017, ce dernier étant beaucoup plus virulent.
Révision des pratiques de la filière
Pour assurer le succès de la mesure, le ministère a demandé un suivi spécifique : jusqu'au 31 mars 2018, des tests de dépistage du virus seront pratiqués sur les palmipèdes à plusieurs étapes de leur vie et les véhicules servant à les transporter devront être "nettoyés et désinfectés" entre chaque trajet. Les producteurs devront en outre "s'engager par écrit sur l'honneur" à respecter certaines "mesures de biosécurité".Plus largement, la filière avicole s'est engagée le 13 avril sur un "pacte" visant à réformer en profondeur les méthodes de production et de transport afin de limiter à l'avenir les risques de propagations virales.
Parmi ces nouvelles pratiques, l'instauration d'un audit annuel sur l'application des règles de biosécurité chez les éleveurs de canards, une meilleure gestion des effluents (lisiers), ou encore la sécurisation des points d'eau pour éviter les contacts avec la faune sauvage. Les méthodes de transport des canards entre naisseurs, éleveurs, gaveurs et abatteurs seront également revues, pour limiter au maximum les distances parcourues.
L'inquiétude des éleveurs
Il n'y a donc plus aucun canard depuis ce lundi dans les élevages situés dans la zone de vide sanitaire. Mais dans les faits, la plupart des élevages sont vides depuis plusieurs semaines, après les campagnes d'abattage menées en début d'années. Les premières aides de l'Etat arriveront seulement à la fin du mois d'avril et la situation financière de nombreux éleveurs est devenue critique avec cette deuxième crise. Dans le Gers, Matthieu Jarry et Christelle Nicolas, ont rencontré des éleveurs à la fois fatalistes et très inquiets :
Il n'y a plus aucun canard depuis aujourd'hui dans les élevages située dans la zone de vide sanitaire. Elle doit permettre d'éradiquer la grippe aviaire et s'étend sur 5 départements et 1134 communes. Mais dans les faits, la plupart des élevages sont vides depuis des semaines et les campagnes d'abattage. Les premières aides arriveront seulement fin avril et la situation financière des éleveurs est devenue critique avec cette seconde crise.