Haute-Garonne : le coup de gueule du maire de Melles, qui renvoie dos à dos les pro et anti-ours

Le Maire de Melles, village d’une centaine d’habitants en Haute-Garonne, vient de publier un long communiqué, dans lequel il met en cause les pro et les anti-ours. Pour lui, c’est l’avenir du pastoralisme qui est en jeu.

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“On vit les dernières années du pastoralisme en montagne actuellement. Je m’en serais voulu de ne pas réagir”. Les mots d’Alban Dubois sont forts et directs. Confronté à des attaques d’ours quasi quotidiennes (une quarantaine de brebis tuées depuis plusieurs semaines), il a décidé de publier un long communiqué dans lequel il entend tirer la sonnette d’alarme. En cause ? La difficile cohabitation entre l’ours et l’homme, plus précisément les éleveurs.


Melles est la première commune où fut introduit l’ours il y a 25 ans. Depuis, les problèmes entre pro et anti-ours n’ont eu de cesse d’empoisonner les zones où cet animal est présent et actif. Et les dégâts sont nombreux, comme l'expliquait, début juillet, le maire de la commune sur sa page Facebook.
 

Alban Dubois fait d’abord un constat inquiétant concernant sa commune. “Le territoire se referme, les taillis prennent le pas des près (…), l’accès est impossible pour les véhicules des pompiers de grand gabarit. Il devient un sacerdoce de protéger cette terre”. Solution ? “Réintroduire des agriculteurs”. “Notre salut viendra des équidés, des ovins, des bovins (…), de tout animal qui par son besoin de s’alimenter (…) nous protégera”, écrit-il.

Problème ? La difficile cohabitation entre l’ours et les éleveurs. “Avant de rendre le territoire attractif pour de jeunes agriculteurs, nous devons trouver une réponse à l’équation ours et élevage”. C’est là que le maire de Melles renvoie dos à dos les deux principaux acteurs de ce conflit qui n’en finit pas. Il en appelle au “courage politique” pour rendre possible un “vivre ensemble”.
 

D’abord il demande à ceux qui défendent la présence de l'animal, “d’enlever et de parquer les ours dangereux”, et en cas de cas graves ne pas exclure “l’euthanasie” de ces animaux.
Pour mieux contrôler les ours, le maire de Melles propose de “poser des colliers GPS sur les plantigrades soupçonnés de prédations lourdes”.

Aux éleveurs et aux bergers, il demande de “rassembler le soir les troupeaux et de les protéger via des chiens de protection dressés et éduqués”.  Il leur demande aussi de “limiter la taille des troupeaux, ce qui induit plus de bergers et plus de cabanes décentes”. Enfin - et là Alban Dubois s’adresse aux pouvoir publics - l’édile demande à ce qu’on donne aux éleveurs et bergers “les moyens légaux et techniques de pouvoir “éduquer” les ours lorsqu’ils s’approchent des troupeaux avec des méthodes dures” (à savoir des balles en caoutchouc ou des décharges électriques).

L'appel au "courage politique"

Le maire de Melles attend des actes, des pro et des anti-ours, mais aussi du Gouvernement. “Il faut des règles claires et des actions. Mais pour cela il faut du courage politique. On n’est pas honnêtes…” nous a t’il confié. Si son appel n’est pas entendu, Alban Dubois se veut menaçant. “Si aucune amélioration n’est prise pour la survie du pastoralisme, la municipalité prendra les mesures suivantes".

  • annulation de toutes les activités scientifiques et touristiques liées aux ursidés
  • L’ensemble des appareils photographiques du réseau “Ours brun” seront enlevés
  • Fermeture du GR10 et des chemins de randonnée le temps de l’activité pastorale pour “protéger les randonneurs d’éventuels accidents”.

Reste à savoir si l’élu, soutenu par l'ensemble de son conseil municipal, sera entendu...

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