La préfecture de Haute-Garonne vient de publier un arrêté imposant à l'usine de goudron de Gragnague de respecter les normes olfactives et la sécurité incendie
C'est une première victoire pour les opposants à l'usine Eurovia de Gragnague (Haute-Garonne). Le préfet a publié un arrêté ce jeudi 27 juin, exigeant le respect par l'entreprise des normes de sécurité face aux incendies et des règles environnementales olfactives.
Des odeurs
Depuis le 2 mai, et pendant 23 semaines, l'entreprise Eurovia va produire de l'enrobé pour réhabiliter 17 kilomètres de route sur l'A68. Les habitants de Gragnague (Haute-Garonne), se plaignent des nuisances liées à l'installation de cette usine à goudron temporaire.
En cause, "des odeurs de bitume qu'on a tous les soirs à partir de 22 heures et jusqu'à 6 heures, une odeur désagréable, piquante, presque irrespirable", explique un habitant devant la caméra de France 3 Occitanie, le 24 mai 2023. Associations et collectifs se sont alors dressés contre cette usine et ont expédié plus de 200 lettres à la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement), afin de signaler les dérangements olfactifs constatés pas les riverains de l'usine.
Mise en demeure
Jeudi 27 juin, par un arrêté, la préfecture a exigé la mise en conformité des rejets olfactifs de l'usine sous un délai de 8 jours. En effet, suite à une inspection le 8 juin, les services de l'État ont détecté plusieurs anomalies et notamment le non-respect "des valeurs limites de débits d'odeurs des gaz émis à l'atmosphère", selon l'arrêté. Confirmant ainsi les préoccupations des habitants de Gragnague.
L'entreprise doit dorénavant installer une station de surveillance des débits olfactifs. Elle devra aussi systématiquement bâcher les camions de transports de bitume.
Le site de production a aussi été épinglé pour ses manquements en matière de sécurité incendie. Ainsi, sous un délai d'un mois, des citernes d'eau devront être installées à moins de 100 mètres des centrales. Mais aussi une piste d'atterrissage pour moyens aériens. Ces aménagements devront être validés par le SDIS 31.
Des inquiétudes subsistent
L'association Nature et Vie sur les coteaux demeure vigilante car l'usine est située à proximité de deux écoles. "Même si les émissions se déroulent uniquement de 22h à 7h du matin, nous savons que les particules se déposent dans les cours de récréation de l'école", souligne l'association dans un communiqué. D'ailleurs, certains cas de maux de tête et de malaises chez les enfants auraient été rapportés auprès de l'ARS (l'agence régionale de santé) qui "reste vigilante à la situation", toujours selon l'association.
Enfin, l'association poursuit sa mobilisation, et organisera une manifestation le mardi 11 juillet à 21h devant le site Eurovia à Gragnague.