Le chant des partisans a retenti lors de la cérémonie du 14 juillet sur les Champs-Elysées à Paris, pour rendre hommage aux résistants. A Toulouse c'est Daniel Cordier, l'ancien secrétaire de Jean Moulin, qui est mis à l'honneur dans une exposition au musée de la résistance.
Une Marseillaise et le chant des partisans en hommage à la résistance. Voilà comment s'est clôturée la traditionnelle cérémonie du 14 juillet sur les Champs-Elysées à Paris.
Le président de la République a souhaité célébrer les 80 ans de la création du Conseil National de la Résistance, CNR, ainsi que la mort de son créateur, Jean Moulin. Le CNR a joué un rôle important dans la libération de la France et dans la préparation de l’après-guerre.
Aux côtés de Jean Moulin, le jeune Daniel Cordier deviendra lui aussi une figure de la résistance. Passionné d'art contemporain, il sera aussi collectionneur et galeriste. Le musée départemental de la résistance, à Toulouse, lui consacre une grande exposition jusqu'au 4 novembre.
A 20 ans, il rejoint le Général de Gaulle...
En 1940, le jeune Daniel Cordier n'accepte pas la défaite. Il est même "révolté" par la demande d'armistice du Maréchal Pétain. Il rejoint le Général de Gaulle à Londres. Résistant de la première heure, il expliquera avoir accompli son devoir.
C'est le sens du sacrifice de ces hommes, nous n'étions pas 3000 autour du général de Gaulle en juillet 1940 à Londres, il n'y avait personne.
Daniel Cordier
Avant-guerre, le jeune Daniel Cordier milite pourtant à "Action française" et admire Charles Maurras. Il se décrit lui-même comme férocement antisémite. Il abandonnera peu à peu ces idées et évoluera politiquement comme il l'a confié dans ses mémoires "Alias Caracalla".
...Et devient le secrétaire de Jean Moulin
Parachuté à Lyon, en zone libre le 25 juillet 1942, il rencontre Jean Moulin dans un restaurant. A l'issue du dîner, Jean Moulin engage Daniel Cordier comme secrétaire personnel. Sa rencontre avec le dirigeant du CNR, Conseil National de la Résistance, changera sa vie à jamais.
Même après la mort de Jean Moulin, Daniel Cordier parlera de lui en disant "le patron".
Un résistant passionné par l'art
Après la guerre, Daniel Cordier entame une carrière de galeriste. Le héros de le Libération nourrit une passion pour l'art transmise par Jean Moulin.
Un soir, un mois avant de mourir sous la torture, Jean Moulin emmène son jeune secrétaire découvrir une exposition de gouaches de Kandinsky dans une galerie parisienne. Lors du dîner qui suivit cette découverte totale pour Daniel Cordier, Jean Moulin lui parla longuement de sa collection personnelle, de la naissance de l'abstraction, du cubisme, du fauvisme aussi.
Grand collectionneur, il a légué une partie de ses oeuvres au musée des abattoirs de Toulouse.
Une vie libre et engagée à l'honneur au musée de la résistance
Ce sont toutes les facettes de Daniel Cordier que l'on peut découvrir dans cette grande exposition : le jeune homme d'extrême droite devenu résistant, le secrétaire personnel de Jean moulin et le passionné d'art...
On peut même découvrir une partie de son appartement de Cannes, où il s'est éteint en 2020. Certaines pièces y sont reconstituées à l'identique.
L'exposition "Daniel Cordier : la guerre, l'art, l'histoire" est à voir jusqu'au 4 novembre au musée de la résistance à Toulouse.