L'agence spatiale européenne (ESA) vient de se doter d'un budget sans précédent pour financer ses futurs programmes spatiaux : 14,4 milliards d'euros. Une excellente nouvelle pour les 22 pays membres de l'ESA et pour l'agence spatiale française, le CNES, dont le site principal est à Toulouse.
"C'est un pas de géant pour l'Europe !" : ainsi Jean-Yves Le Gall, le président du CNES, l'agence spatiale française, a accueilli la nouvelle.
Il faut dire qu'un budget de 14,4 milliards d'euros pour financer les futurs programmes de l'agence spatiale européenne (ESA), sur une durée de trois à cinq ans, c'est du jamais-vu, et c'est surtout plus que ce que l'ESA avait demandé (soit 14,3 milliards d'euros).
Jeudi 28 novembre 2019, les 22 pays membres de l'ESA réunis à Séville, ont donc alloué une enveloppe globale de 14,4 milliards d'euros à leur programmes, un budget record dans l'histoire de l'organisation intergouvernementale créée en 1975. Ce budget vient s'ajouter aux 16 milliards d'euros sur sept ans alloués par la commission européenne.
C'est l'Allemagne qui a mis sur la table la plus grosse enveloppe (3,3 milliards d'euros), juste devant la France (2,7 milliards d'euros). "Mais sur les trois prochaines années, la France reste
en tête", a précisé la ministère de la Recherche. "C'est un témoignage évident de notre ambition commune pour l'Europe", a commenté Frédérique Vidal, la ministre française de la recherche.
Contacté par France 3 Occitanie, Jean-Yves Le Gall rapporte que cette enveloppe est le fruit de deux années de travail et que "globalement, tous les pays membres de l'ESA ont mis plus d'argent sur la table. C'est inespéré." Et d'ajouter : "On demande toujours 14 milliards pour en avoir 12. Lors du dernier exercice, on avait eu moins de 10 milliards, le budget augmente donc de 40 %".
Le montant de cette nouvelle enveloppe est tout sauf anodin. Il s'agit en effet pour l'Europe de se maintenir à son niveau de géant de l'espace. Car la concurrence est rude, la montée en puissance des Etats-Unis et de la Chine en témoigne.
Pour maintenir son rang, l'Europe muscle donc l'ensemble de ses programmes scientifiques, d'exploration (station spatiale internationale, Lune, Mars), d'accès à l'espace (fusées, port spatial de Kourou) et de développement des applications (observation de la Terre, télécommunications).
Pour Jean-Yves Le Gall, président du CNES, cette "nouvelle fantastique" va avoir pour conséquence le renforcement de deux programmes d'importance : la lutte contre le réchauffement climatique et l'exploration. "On s'en réjouit", ajoute-til.
En Occitanie, nul doute que ce nouveau budget est une bonne nouvelle. 1/4 des emplois spatiaux européens se trouve en effet en région toulousaine. Pour Jean-Yves Le Gall, ce budget inédit aura forcément des conséquences sur l'emploi, principalement dans l'industrie. "Des maintiens, voire des créations".