150 forains devant les portes de la mairie de Toulouse pour demander le maintien de la traditionnelle fête Saint-Michel

Environ 150 forains se sont rassemblés place du Capitole à Toulouse ce mercredi. Ils ont demandé en vain un rendez-vous avec le maire pour trouver des solutions au maintien de la traditionnelle fête Saint-Michel.

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Ils sont venus demander de la concertation, du dialogue. Environ 150 forains se sont rassemblés ce mercredi devant les portes du Capitole à Toulouse. L’annonce de la suppression de la traditionnelle fête foraine Saint-Michel, les a surpris et ils ne veulent pas s’y résoudre. Economiquement et sentimentalement, c’est pour eux impossible.

Cette mauvaise nouvelle date de la fin mars. Lors d’une réunion l’adjointe au maire Cécile Dufraisse chargée de l'occupation du domaine public leur a indiqué que la ville n’avait plus de place pour accueillir les quelques 120 stands de la fête Saint-Michel installée sur le parking du Zénith. Un quartier dans lequel les forains pouvaient travailler depuis une dizaine d’années après avoir été écartés du centre-ville, faute de place déjà.

La fête Saint-Michel : un mois de travail pour 120 familles

"La fête Saint-Michel, cela représente un mois de travail," dit un forain surnommé le Rouge. "On est tributaire d’une mairie qui décide d’annuler la foire en disant 'désolé pour vous, c’est fini, allez voir ailleurs'. Ca ne peut pas fonctionner comme ça" dit ce gérant du manège "l’île aux pirates" qui emploie quatre personnes. "On veut un rendez-vous avec le maire".

"Faut pas avoir d’état d’âme, dit un autre forain, pour faire ça alors que nous sommes à l’arrêt depuis un an à cause du Covid. Pourtant, on ne compte pas nos heures", tient à souligner Francis Camors qui gère un train fantôme. "C’est notre vie la fête foraine".

A 31 ans, Cyriaque Aigueperse a investi près d’un demi-million d’euros de matériel en dix ans. Des stands de confiserie et un manège à sensation. Chaque mois, c’est près de 4 000 euros à rembourser. La fête Saint-Michel, c’est presque 20 % de son chiffre d’affaires. "On ne peut pas faire l’impasse et c’est aussi notre histoire", dit le jeune homme issu d’une famille de forains de père en fils. Son grand-père travaillait aussi sur la fête Saint-Michel à l’époque sur les allées Jean Jaurès.

Le patrimoine culturel des Toulousains

"Forains abandonnés et oubliés", "fête Saint-Michel sacrifiée", "aucun dialogue merci la mairie", pouvait-on lire sur les pancartes fabriquées ce mercredi pour l’occasion. Mais la reprise du dialogue avec la mairie n'a pas eu lieu.

L’adjointe au maire Cécile Dufraisse n’a pas changé d’avis et maintient qu’il n’y aucune solution. "Monsieur le maire n’était pas en mesure de les accueillir aujourd’hui", dit Cécile Dufraisse. "Monsieur Serp (NDLR : maire du quartier concerné) et Monsieur Esnault (NDLR : adjoint au maire chargé de la sécurité) ont proposé de les recevoir mais ils ont décliné," souligne-t-elle. "J’ai répondu à tous leurs mails en leur disant que j’étais disponible pour une entrevue mais ma position sur la fête Saint-Michel ne changera pas. Et la position du maire sera la même. Trouver un terrain de six hectares répondant à toutes les normes techniques et de sécurité ce n’est pas possible sur Toulouse".

Pour certains forains, ce n’est pas vrai. "On peut déjà supprimer les camions de chargement et le village de caravanes, cela va libérer des centaines de place", dit le propriétaire d’un manège à sensation. Agé de 62 ans, il a toujours connu la fête Saint-Michel. Comme de nombreux forains, il a pris la suite de son père et s’apprête à céder la place à son fils âgé de 26 ans. "On défend notre métier, dit Serge Paillon, mais les Toulousains sont aussi les premiers concernés. Ils apprécient la fête Saint-Michel qui fait partie du patrimoine culturel. On se bat aussi pour préserver cette tradition." 

Les forains sont repartis déçus sans avoir pu rencontrer le maire mais ils n'ont pas l'intention de baisser les bras. "La porte est fermée, regrette un homme, quand on nous traite comme ça on ne peut pas être d'accord. On n'en restera pas là." Ils devraient faire appel au préfet et envisagent des actions dans les semaines à venir.

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