2070 : Quand Toulouse aura le climat de la Tunisie et Paris celui de l'Italie, un simulateur dévoile notre futur climatique

Et si dans cinquante ans, à Toulouse (Haute-Garonne), le climat est comparable à celui de Béja en Tunisie ? Celui de Paris à Taranto en Italie ? Des étés plus chauds de pratiquement 6 degrés de plus qu'aujourd'hui ? C'est la possibilité émise par ce simulateur développé par des chercheurs de l'INRAE. Explications.

Dans son dernier rapport, le GIEC estime que le réchauffement de la planète atteindra 1,5°C dès le début des années 2030. Si l'on peut déjà remarquer les effets du changement climatique dans les villes, ou chez les agriculteurs, qu'en sera-t-il dans cinquante ans ou cent ans ? C'est la question que s'est posé Corentin Barbu, chercheur sur la transition agroécologique dans le contexte du changement climatique à l'INRAE. Il a donc participé à la création d'un simulateur, le Climate Change Explorer

Un réchauffement inévitable...

Dans plusieurs dizaines d'années, Toulouse (Haute-Garonne) ou Montpellier (Hérault) pourraient voir leurs climats changer. La flore, les sols, les ressources, les habitudes, évoluer. Par exemple, avec un changement climatique similaire aux probabilités émises par le GIEC, le climat toulousain pourrait être comparable en 2060 à celui de la ville de Béja au nord-est de la Tunisie. 

Suite à ces changements inévitables, les alentours de la Ville rose ressembleront-ils à ceux de la ville Béja ? Quel sera l'impact pour les agriculteurs ? "Dans tous les cas, tout le monde va devoir s'adapter. Car même si on choisit un scénario avec un changement climatique plus favorable, on a tout de même un impact certain" explique Corentin Barbu.  

... mais adaptable

Si le site est destiné au grand public, Corentin Barbu, s'intéresse notamment à l'impact sur l'agriculture. "Les agriculteurs vont devoir anticiper le réchauffement climatique. Il faudra changer de culture, où les déplacer dans le temps. Mais ça, on le fait déjà un peu, si on regarde le déplacement de la vendange depuis 400 ans, on a gagné trois mois. Mais il y a aussi des changements de variété. Par exemple, dans le Bordelais, leur vin, ressemble davantage à des côtes du Roussillon. Il y a tout un travail de vinification et de mélange des cépages qui permet de redonner au Bordeaux sa typicité, mais de base, ils ont vraiment un raisin qui est très différent, beaucoup plus sucré."

À l'inverse, des endroits comme Saint-Pétersbourg, en Russie, deviendront plus cultivables. Les cultures, la flore devraient donc évoluer, mais parfois aussi disparaître. "Plus on ira loin, plus on ira vite, plus on va perdre d'espèces en route. Ça, c'est certain. Il y a des espèces qui vont réussir à se déplacer, il y en a qui ne vont pas suivre. Personnellement, je ne suis pas très catastrophiste, je suis plutôt engagé pour dire qu'il n'y a pas d'effondrement à craindre. Par contre, il y a des changements très profonds, et il faut profiter de notre capacité d'anticipation pour essayer de les gérer."

Les données du GIEC

Le simulateur Climate Change Explorer est capable d'indiquer des changements très précis, car il se base sur des données toutes aussi précises. "Les données utilisées dans ce simulateur sont les données officielles qui sont utilisées par le GIEC. L'objectif, c'est de permettre au grand public de visualiser et comprendre les grands scénarios du GIEC, faire assimiler un peu l'environnement dans lequel on pourrait vivre en 2060."

Mais Corentin Barbu se veut rassurant : "Si l'on regarde les courbes de tendance, les précipitations ne changent pas forcément, mais c'est quand même plus sec du fait de l'augmentation de température. Mais aussi, on remarque que les augmentations de température sont finalement des choses relativement linéaires. Donc finalement, c'est relativement la prolongation de ce qu'on connaît jusqu'à maintenant. Ce qu'on prédit là, ce ne sont pas des ruptures."

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