C'est un serpent de mer à Toulouse. Sur le site des ballastières, à proximité de l'ancienne usine AZF, 5000 tonnes de nitrocellulose sont immergées depuis plus d'un siècle. La dépollution est débattue depuis des années mais n'avance pas. Un comité de suivi vient d'être créé.
Va-t-on enfin avancer sur la dépollution des ballastières (4 lacs artificiels) de Toulouse ? Depuis plus d'un siècle, 5000 tonnes de bandelettes de poudre reposent au fond des étangs, à l'arrière de l'Oncopôle. Il s'agit d'une estimation de l'armée, propriétaire du site.
Ces ballastières sont un "vestige" de la Première guerre mondiale. A l'époque, les explosifs étaient destinés à remplir les obus. A la fin du conflit de 14-18, l'armée avait décidé d'enfermer ces bandelettes de poudre dans des caisses immergées. L'eau rend l'explosif inerte alors qu'il peut s'enflammer à l'air libre.
La rencontre fin août 2020 entre le Premier ministre, Jean Castex, et le maire de Toulouse pourrait faire bouger les lignes. Jean-Luc Moudenc avait renouvelé son inquiétude sur l'avenir des ballastières. Matignon vient d'annoncer la création d'un comité de suivi de la dépollution du site.
Une bombe à retardement aux portes de la ville rose
Le problème c'est qu'en 2020, les conditions de stockage de cette poudre se sont dégradées au gré des crues et du temps. Même si l'immersion empêche toute explosion :Les caisses se sont délitées favorisant la propagation des poudres. La nitrocellulosse risque de se retrouver en-dehors des ballastières".
Les différents maires de Toulouse n'ont eu de cesse que d'alerter les pouvoirs publics sur la nécessaire dépollution du site. L'opposition muncipale s'est, elle aussi, fréquemment emparée du sujet.
La raison principale (du blocage des travaux de dépollution) est celle du coût. La dépollution a un coût extrêmement important. Mais aujourd'hui, on ne peut plus opposer des raisons économiques à des enjeux de santé et de sécurité publiques.
Voir ici le reportage de Marie Martin et Thierry Villéger :Le futur téléphérique qui va relier le quartier de Rangueil à l'Oncopôle, survolera les ballastières. La mairie de Toulouse a précisé l'été dernier qu'il n'y avait pas de risque avec la proximité du chantier.
La création de ce comité de suivi de la dépollution permettra peut-être d'envisager un avenir sans ballastières, plus de 100 ans après l'immersion de milliers de tonnes d'explosif.