C'est un dossier hautement polémique, qui se rappelle régulièrement au souvenir des Toulousains. Les ballastières, ces bassins situés en bord de Garonne, contiennent 5 000 tonnes de nitrocellulose, un explosif fabriqué durant la première guerre mondiale. Leur dépollution n'est pas à l'ordre du jour.
Les explosions meurtrières de Beyrouth ont eu une résonnance très particulière à Toulouse. La catastrophe d'AZF, dans laquelle du nitrate d'ammonium déclassé a explosé, est encore dans toutes les mémoires. Mais un autre danger, présent celui-là, revient tout aussi régulièrement à l'esprit des habitants de la ville rose : il a pour nom les ballastières.
Ces bassins, au nombre de quatre, contiennent 5 000 tonnes de poudres : de la nitrocellulose, un puissant explosif fabriqué pendant la première guerre mondiale à Toulouse, et immergée depuis en bord de Garonne. La nitrocellulose ne doit jamais se trouver à l'air libre, sans quoi elle peut réagir. Or, avec le réchauffement climatique, l'immersion définitive peut-elle être garantie ?
Pas de quoi rassurer une ville encore traumatisée par l'explosion de l'usine AZF en 2001. La dépollution des ballastières est un dossier polémique : un temps promise, elle ne semble plus être à l'ordre du jour. Propriétaire du site, le ministère des armées affirme même qu'il est impossible de les dépolluer car la zone est désormais classée Natura 2000. Les espèces naturelles y sont protégées : pas question donc de tout bouleverser.
Mais pour beaucoup de Toulousains, cet argument en cache un autre, plus réaliste : le coût très important du processus complexe de dépollution.
La semaine dernière, la députée LREM de Toulouse Sandrine Mörch a interpellé la ministre des armées à ce sujet. "Depuis la fin de la première
guerre mondiale, 5.000 tonnes de nitrocellulose, poudre explosive, sont stockées au fond d'étangs, à proximité de l'oncopole et sur le tracé de Téléo, le futur téléphérique", a-t-elle notamment déclaré sur les réseaux sociaux.
J'ai alerté @florence_parly , @Armees_Gouv à propos de la dépollution des ballastières de Braqueville, depuis la fin de la première guerre mondiale 5000 tonnes de nitrocellulose, sont stockées, à proximité de l'#oncopole et sur le tracé de #Téléo, le futur téléphérique. pic.twitter.com/CDFbPS5faY
— Sandrine Mörch (@SandrineMorch) August 5, 2020