Il y a cinquante ans, le 9 novembre 1970, mourait le général de Gaulle, à Colombey-les-deux-Eglises, en Haute-Marne. L'occasion de se souvenir de quelques-uns de ses passages à Toulouse et dans sa région.
Charles de Gaulle découvre notre région au sortir de la guerre. Le chef de la France libre, dirigeant du Comité français de libération nationale pendant la guerre, se rend à Toulouse le 16 septembre 1944. Il y est accueilli par une foule compacte en liesse - Toulouse a été libérée moins d'un mois plus tôt -, avant de monter au balcon du Capitole pour un discours. Qui va officialiser la fin des groupes de résistance et le rétablissement de l'ordre national.
Pour l'anecdote, même si le général de Gaulle ne l'a sans doute pas évoqué lors de cette première visite toulousaine, c'est dans la ville rose qu'il a été condamné, quatre ans plus tôt, par contumace, à quatre années d'emprisonnement et à cent francs d'amende pour "refus d'obéissance et incitation de militaires à la désobéissance". Une condamnation prononcée par des généraux rassemblés au palais de justice de Toulouse, qui sera rapidement occultée par une seconde, à mort cette fois, un mois plus tard, par une cour martiale constituée à Clermont-Ferrand.
Mais pour la région toulousaine, l'empreinte du général de Gaulle va prendre tout son sens quelques années plus tard. De Gaulle a été élu président le 21 décembre 1958. Il porte une politique de grandeur pour la France et veut faire du pays un fleuron industriel, de l'aéronautique notamment.
En 1959, le 14 février plus exactement, le président de Gaulle, à l'occasion d'un voyage dans le Sud-Ouest, visite l'usine de Sud Aviation. Devant les centaines d'ouvriers venus l'écouter, il monte à la tribune installée près de la "Caravelle" et prononce les mots suivants : "vous faites partie d'une grande oeuvre, vous avez un beau et grand travail à accomplir ensemble...[...] Il sort de chez vous, en exemplaires de plus en plus nombreux, la rapide, la sûre, la douce Caravelle, qui s'en va par le ciel, bientôt dans tous les pays du monde, pour représenter la France, mais oui... ce qu'elle est capable de faire, ce qu'elle sait faire quand elle le veut et quand ses enfants se mettent ensemble pour l'accomplir".
Quelques jours plus tard seulement, le président de Gaulle se rend dans le département voisin du Tarn : Gaillac, Carmaux puis Albi, où il prononce un discours enlevé sur l'avenir. Prémonitoire ? Il s'adresse en tout cas à la jeunesse en ces termes : "L'avenir appartient à ceux qui sont jeunes et qui bientôt, à leur tour, prendront la direction de leur famille, de leur activité et dans leur ensemble, prendront la direction du pays. Encore une fois, je leur fais confiance, qu'ils s'en souviennent, qu'ils se souviennent du jour où nous sommes et où le général de Gaulle (sic) a dit : "Vive Albi, vive la République, vive la France !". Une jeunesse dont une partie portera une contestation, quelques années plus tard, qui allait bouleverser la France...