Avec une hausse spectaculaire du prix de l'électricité, la fonderie Dechaumont implantée à Muret, est en grande difficulté. Sa facture d'électricité a été multipliée par 6 en quelques semaines. Un coût qui aura des conséquences sur la production et l'emploi.
C'est l'une des dernières fonderies implantées en Haute-Garonne. L'entreprise Dechaumont, créée en 1860, vit des jours difficiles. Après deux années perturbées par le Covid, il faut maintenant faire face à la flambée du coût de l'énergie mais aussi à l'augmentation du prix des matières premières.
Une facture multipliée par 6
La fonderie Dechaumont est spécialisée dans la fabrication de mobilier urbain comme les plaques d'égout ou les plots qui ornent les trottoirs. Des pièces en fonte dont la fabrication est très consommatrice d'énergie. La température des deux fours de la fonderie, allumés 18 heures sur 24, avoisine les 1 500 degrés. Leur consommation en électricité est comparable à celle de 5 000 personnes. Et depuis les années 90, tout ici, est électrique. Une énergie plus souple, plus écologique et moins chère jusqu'à présent. Mais aujourd'hui, le prix de l'électricité explose. Et la facture de la fonderie aussi. Elle est estimée à 1 million d'euros pour 2022 et devrait bondir jusqu'à 6 millions en 2023. Une flambée qui n'est pas tenable.
"Cette crise énergétique risque d'être dramatique pour l'industrie"
Jean-Baptiste Dechaumont représente la 7ème génération à la tête de cette fonderie. Et aujourd'hui, il est très inquiet. Une partie de la hausse à laquelle il doit faire face sera reportée sur les clients, mais pas la totalité. Ce ne serait pas acceptable.
Passer de 150 euros à 600 euros le mégawatt, ce n'est pas tenable ! Ca m'inquiète énormément. On se sent dans une impasse.
Jean-Baptiste Dechaumont, PDG fonderie Dechaumont
Si les coûts de production de la fonderie s'envolent, les clients risquent d'être moins nombreux. D'où l'inquiétude des 150 salariés.
Le coût des matières premières également en augmentation
A la flambée des prix de l'énergie s'ajoute celle des matières premières. Le fer a augmenté de 25% en quelques mois. Face à ces augmentations, les clients pourraient se tourner vers des fonderies turques ou indiennes, moins impactées par la crise énergétique.
Après le covid, c'était bien reparti. Mais là, je crois que cette crise met en danger toute l'industrie française !
Jean-Baptiste Dechaumont, PDG fonderie Dechaumont
Le PDG précise que des économies seront faites sur l'utilisation du chauffage, de la climatisation et de la lumière dans les locaux. Une goutte d'eau dans cette fonderie où 75% de la consommation d'électricité est destinée aux deux fours.