"60% de violences en moins" : mobilisation parentale contre la fermeture d'une classe menaçant le travail éducatif et social de l'établissement

Les parents d'élèves de l'école Borderouge de Toulouse (Haute-Garonne) se mobilisent pour défendre leur école. Pour cause d'effectif en baisse, l'école pourrait ne plus compter que 11 classes au lieu de 12 à l'heure actuelle. Les conséquences iraient bien au-delà d'une augmentation du nombre d'élèves par classe. Les parents se mobilisent le 24 janvier.

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Gabrielle Girot est l'une des représentants des parents d'élèves de l'école Borderouge à Toulouse (Haute-Garonne). Des parents bien décidés à éviter la fermeture d'une classe. Elle explique pourquoi cette décision mettrait à mal des efforts entrepris depuis six ans pour faire de cette école un lieu de vie important dans le quartier dans lequel les enfants se sentent bien.  

France 3 Occitanie : En quoi l'école Borderouge est particulière ? 

Gabrielle Girot : Le quartier de Borderouge est un quartier souvent connu de manière négative à Toulouse. Et on ne va pas se voiler la face, c'est un quartier qui connaît des problèmes de pauvreté, de précarité. De violence aussi.

Mais depuis plusieurs années, il existe un vrai projet éducatif au sein de l'école. Avec des expérimentations qui donnent des résultats. On a une équipe éducative soudée avec les enseignants, le Clae. On a réussi en quelques années à construire un environnement bienveillant. Le résultat est là. Le médecin scolaire a enregistré une baisse de 60 % des violences physiques au sein de l'école.

France 3 Occitanie : Quel dispositif est en place ?

Gabrielle Girot : Il y a eu de gros investissements humains et financiers sur cette école avec des interventions de musiciens, de professeurs de théâtre, de prise de parole en public, etc. Où le but était vraiment d'ouvrir les enfants à la connaissance de l'autre et à la découverte de l'art. Il y a aussi une salle de retour au calme, avec des livres du matériel comme des ballons pour s'asseoir différemment que sur une chaise de classe comme on a tous connu. Cela peut aider les enfants qui souffrent d'hyperactivité par exemple. Il y a vraiment eu tout un travail sur l'environnement des enfants.

La mairie, mais aussi la cité éducative sont des partenaires. Et il faut du temps pour développer tout cela et construire une relation de confiance entre tous les acteurs.

France 3 Occitanie : Quels sont les risques d'une fermeture de classe ?

Gabrielle Girot : Si une classe ferme cela veut dire qu'il y aura plus d'élèves par classes. Cela veut dire aussi que la directrice ne sera plus détachée à 100%. Elle aura donc moins de temps pour développer le projet éducatif et consacrer du temps à la relation avec les parents notamment. Notre crainte de parents d'élèves, c'est que tout ce qui a été construit se délite peu à peu. Il y a une école privée pas très loin. Des parents choisissent déjà d'y scolariser leurs enfants. Ma crainte, c'est que cela s'accentue encore un peu plus si on perd une classe à la rentrée prochaine.

France 3 Occitanie : Les parents d'élèves ont l'air très impliqués ?

Gabrielle Girot : Il y a un vrai lien de confiance qui s'est construit dans cette école. Les enseignants invitent les parents à participer régulièrement à un petit-déjeuner en classe. C'est une autre manière de voir l'enseignant et cela donne une vraie place aux parents. Tout cela crée une communauté. Moi, j'ai mes deux enfants qui sont dans cette école. 

On est arrivés il y a trois ans de Lyon. Et on nous a dit ce quartier, c'est difficile, etc. Et en fait, on voit nos enfants s'épanouir. Grandir avec une ouverture à l'autre. Cette école représente quelque chose d'important dans le quartier. Les élèves travaillent à la création d'un blason et d'un hymne. Ça participe aussi de création du sentiment d'appartenir à une communauté.

France 3 Occitanie : Quels sont vos recours ?

Gabrielle Girot : On a mis en place une pétition papier. On est déjà à plus de 600 signatures en trois jours. Bien sûr, les parents signent. Mais on a aussi alerté le quartier. Cette école, c'est un des lieux de vie du quartier. Et en fait, on veut que nos enfants apprennent dans des bonnes conditions, soient heureux d'aller à l'école.

On prévoit un rassemblement devant l’école aussi ce 24 janvier à partir de 8h. Je pense qu'on aura le soutien du comité de quartier.

On doit également avoir un rendez-vous avec l'inspecteur. On va pouvoir lui présenter nos inquiétudes. Nous, on a le sentiment que la mixité sociale ça peut fonctionner, mais il faut des moyens humains et financiers. Il y a vraiment un travail autour de cette communauté. Et effectivement, moi, maintenant, en tant que maman, j'ai l'impression d'en faire partie grâce à tous ces liens que les enseignants ont créés avec nous. Et maintenant, on crée du lien avec eux.

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