À Toulouse, cinq hommes et deux gérants d'un bar jugés trois ans après une bagarre mortelle

Cinq hommes sont accusés d'avoir causé la mort d'un client du bar le Zinc de Rosy en mai 2019. Ils sont jugés à partir de ce 24 octobre par la cour criminelle départementale à Toulouse. Les deux gérants de bar sont également poursuivis pour non-assistance à personne en danger.

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Fin mai 2019, une bagarre éclate au milieu de la nuit devant le bar le Zinc de Rosy, avenue des États-Unis à Toulouse. Un client de ce bar, âgé de 54 ans, meurt après avoir été roués de coups. Plus de trois ans après les faits, la cour criminelle départementale juge sept personnes à partir de ce lundi 24 octobre 2022 à Toulouse. Cinq hommes sont accusés de violence en réunion ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Ils sont actuellement incarcérés. Certains d'entre eux étaient déjà connus des services de police. Ils risquent 20 ans d'emprisonnement. 

L'analyse psychiatrique comportementale n'a rien identifié 

Le public est au rendez-vous en ce premier jour d'audience qui se déroule aux Assises de Haute-Garonne. Une quarantaine de personnes sont présentes dans la salle. Cet après-midi, les débats reprennent autour de l'analyse psychiatrique réalisée sur chacun des cinq prévenus.

Cette analyse n'a rien soulevé de concret concernant leur comportement, si ce n'est une certaine immaturité. Le médecin relève même "une facilité d’échanges sans aucun trouble de la communication". La question des remords des accusés a davantage intéressé la Cour. "On ne peut pas dire qu'il y a une véritable démarche d'auto-critique" affirme le médecin à propos de l'un des accusés.

L'alcool, circonstance aggravante

Le balai des questions et des réponses revient sur un sujet central lors de cette nuit mortelle : la consommation d'alcool et/ou de stupéfiants. Le président de la Cour en profite pour préciser un point : la consommation d'alcool est une circonstance aggravante, et non pas une circonstance atténuante. "Dans notre affaire, elle fait partie d'une liste de circonstances aggravantes. En plus des violences ayant entraîné la mort qui sont passibles d'une peine de 15 ans d'emprisonnement, l'alcool et d'autres circonstances aggravantes peuvent faire grimper la peine à 20 ans d'emprisonnement" précise-t-il.

"Mon client n'a jamais voulu que ça en arrive là"

"C'est une bagarre de fin de soirée, qui aurait pu se terminer par deux, trois bleus mais qui a malheureusement basculé" analyse Maître Nicolas Raynaud de Lage, l'un des avocats des accusés impliqués dans la rixe. "Mon client n’a jamais voulu ce qui est constaté par la juridiction." L'avocat préfère mettre en cause les gérants. "Chacun doit répondre en fonction de sa place. Ils sont convoqués et devront donc répondre de leurs responsabilités."

Le frère de la victime témoigne

"C'était important d'être là aujourd'hui. Finalement, en trois ans, on a pu digérer et ça calme un peu la haine et la colère. Mon frère n'aurait jamais provoqué une bagarre. La justice doit être prononcée car ils ont gâché la vie de ses enfants.

Thierry

Frère de la victime

La victime était père de famille de trois enfants, "qui appréciait sortir" se souvient son frère Thierry, présent aujourd'hui avec sa propre fille. À la barre, bras croisés et gorge serrée, il décrit quelqu'un de "jovial, d'amical, d'entier" qui "n'aimait pas l'injustice". Une fois sorti de l'audience, il se confie davantage : "il ne faisait de mal à personne, il menait sa vie". Tout en étant particulièrement lucide et calme, Thierry est avant tout venu pour rendre hommage à son frère. "Je ne pouvais pas imaginer que personne ne viendrait pour lui. C'est important d'être ici. En trois ans, on a pu digérer et ça calme un peu la haine et la colère" confie-t-il, en ajoutant qu'il serait présent toute la semaine. 

Les deux gérants risquent cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende

Les deux autres personnes accusées sont les deux gérants de ce bar, désormais fermé. Ils sont poursuivis pour non-assistance à personne en danger, car c'est à l'intérieur du bar que la bagarre a commencé. Les deux anciens gestionnaires, âgés de 56 et 63 ans, n'auraient pas fait en sorte d'interrompre l'altercation, ni prévenu les secours. Ils risquent tous les deux cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

Le procès durera toute la semaine. Le verdict est attendu vendredi. 

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