En 2019, Emmaüs Toulouse a fait l'acquisition du château de Ginestous. Après deux années de travaux, le site accueillera bientôt une communauté de trente compagnons.
C'est une nouvelle vie qui commence pour le château de Ginestous, à Toulouse.
Cette bâtisse du 17ème siècle, située au cœur de la zone d'activités de Sesquières et bien cachée par la végétation dense de son parc, était, il y a trois ans, fortement détériorée. Ses propriétaires ne vivaient plus que dans deux pièces du rez-de-chaussée lorsqu'elle est mise en vente. Elle retient l'attention d'Emmaüs Toulouse qui est justement à la recherche d'un nouveau lieu pour sa communauté installée à Saint-Jory. Elle y est locataire, le lieu n'est pas forcément fonctionnel pour les compagnons. L'acquisition du château de Ginestous se fait fin 2019.
Rénovation et nouveaux logements
Depuis, ce sont des travaux d'ampleur qui ont lieu sur le site, dont le parc arboré de 4 hectares est classé. Le château est entièrement rénové, du sol à la toiture. Ses 640 m² de surface sont transformés pour accueillir 19 studios pouvant accueillir un compagnon/une compagne ou un couple.
Mais cela ne suffit pour recevoir les 30 compagnons de la communauté de Saint-Jory. Des logements neufs, individuels, dont cinq conçus pour les personnes à mobilité réduite, ont donc été construits devant le château : du sur-mesure.
Mais Emmaüs Sesquières (comme on l'appellera dans quelques semaines) ne sera pas seulement un lieu de vie. Un immense hangar a été érigé : une partie sera dédiée au stockage et à la réparation des objets confiés à Emmaüs, l'autre sera la salle de vente, 980 m² pour accueillir les acheteurs. "C'est vraiment très central, très facile d'accès pour les acheteurs et les donateurs", explique Nilo Fernandez, le directeur de la communauté.
Nouvelles perspectives
Le coût global de ce chantier : près de 4 millions d'euros. Cette acquisition par Emmaüs Toulouse a été rendue possible par l'obtention d'un agrément de maîtrise d'ouvrage d'insertion. "Avec cet agrément, cela devient du logement social donc nous pourrons avoir des aides de l'Etat", explique Hélène Morel, co-présidente d'Emmaüs Toulouse.
Le projet a également reçu le soutien de la Fondation du patrimoine, à hauteur de 300 000 euros. Et enfin, pour faire face aux imprévus (six mois de retard dus à la pénurie de certains matériaux et au remplacement inévitable de la toiture), une souscription est lancée, via la plateforme de la Fondation du patrimoine : le grand public peut lui aussi faire des dons.
Le plus gros des travaux est achevé, la communauté des compagnons de Saint-Jory devrait pouvoir s'installer au début de l'été. Le nouveau site d'Emmaüs en Haute-Garonne sera inauguré à l'automne.