Le Toulousain, Ugo Gil Jimenez, plus connu sous le nom de Papacito est condamné, vendredi 26 avril 2024, par le Tribunal correctionnel de Paris à 5.000 euros d'amende. La figure de la fachosphère est reconnu coupable d'injures publiques homophobes et provocation à la haine envers le maire de Montjoi (Tarn-et-Garonne) au cours de l'année 2022.
La justice a fait connaître sa décision, vendredi 26 avril 2024, dans l'"affaire Papacito". L'influenceur toulousain d'extrême droite est reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Paris d'injures publiques homophobes et provocation à la haine envers le maire de Montjoi dans le département du Tarn-et-Garonne. Il devra payer une amende de 5.000 euros. Il devra par ailleurs verser 1.000 euros de dommages et intérêts à chacune des trois associations de lutte contre l'homophobie dont la constitution de partie civile a été acceptée par le tribunal.
De mai 2022 à novembre 2022, Papacito a diffusé deux vidéos virulentes visant l'élu tarn-et-garonnais, Christian Eurgal. Des publications tournées dans le cadre d'un conflit impliquant l'éleveur de cochons laineux Pierre-Guillaume Mercadal. Ces publications ont entraîné des menaces de mort à l'encontre du maire, qui a dû être placé sous protection policière.
Le parquet de Paris a requis, le 28 février, à l'encontre d'Ugo Gil Jimenez, son véritable nom, une peine de six mois de prison avec sursis et une amende de 3 000 euros.
Outrance et provocation
Comme le rapporte la journaliste de Radio France, Charlotte Piret, Papacito a expliqué à la barre avoir utilisé "l'outrance et la provocation" afin de " faire émerger médiatiquement l'affaire de Montjoi et c'est réussi, mais aussi récolter de l'argent pour Pierre-Guillaume Mercadal [l'éleveur, NDLR] pour le sortir d'une catastrophe financière dans laquelle il était".
L'utilisation de la fouine dans les vidéos ne serait qu'une "allégorie de la corruption républicaine" selon l'influenceur d'extrême droite qui se défend d'avoir voulu porter directement atteinte à l'intégrité du maire de la commune lui-même.
Catholique, qui "aime son pays et la ruralité"
"Je suis catholique, j'aime mon pays, j'aime la ruralité. Mais je ne me définis pas que par ça. Et à partir du moment où on porte une parole dont on ne veut pas, on est relégué à l'extrême droite", déclare Papacito lors de son interrogatoire.
Depuis le début de cette affaire, Papacito et Pierre-Guillaume Mercadal ont tenté de minimiser la portée de ces vidéos en les qualifiant de satire et d'humour. "Tout ceci est ridicule. Notre vidéo est une satire, c'est de l'humour", a déclaré à France 3 Occitanie l'éleveur du Sud-Ouest à la fin de l'année 2023.
Cependant, les autorités ont pris ces accusations au sérieux, soulignant le caractère potentiellement dangereux des propos tenus par Papacito, qui compte des milliers de followers sur ses plateformes en ligne. Le procès a donc été suivi de près par ceux qui s'inquiètent de la montée de l'extrémisme en ligne et de son impact sur la société.
La décision rendue vendredi paraît "mesurée", a commenté vendredi son avocat auprès de l'AFP, Me Martial Groslambert, qui va consulter son client pour décider d'un éventuel appel.