Le Youtubeur controversé d'extrême droite, Papacito, également connu sous le nom d'Ugo Gil Jimenez, a comparu devant la justice, le 28 février 2024. Au cours de son procès, le Toulousain, accusé d'injures et de provocation à la haine et au crime envers un maire, assure avant tout avoir voulu faire "émerger médiatiquement" une affaire de voisinage grâce à l'"outrance et à la provocation."
Le parquet de Paris a requis, mercredi 28 février 2024, une peine de six mois de prison avec sursis et une amende de 3 000 euros à l'encontre du controversé youtubeur d'extrême droite Papacito, dont le véritable nom est Ugo Gil Jimenez. Ce dernier est jugé pour des accusations d'injures et de provocation à la haine et au crime envers un maire.
De mai 2022 et novembre 2022, Papacito a diffusé deux vidéos virulentes visant le maire de Montjoi, Christian Eurgal. Ces publications, intervenant dans un conflit impliquant l'éleveur de cochons laineux Pierre-Guillaume Mercadal, ont entraîné des menaces de mort à l'encontre du maire, qui a dû être placé sous protection policière.
Outrance et provocation
Comme le rapporte la journaliste de Radio France, Charlotte Piret, Papacito a expliqué à la barre avoir utilisé "l'outrance et la provocation" afin de "1 - faire émerger médiatiquement l'affaire de Montjoi : réussi. 2/ récolter de l'argent pour Pierre-Guillaume Mercadal [l'éleveur, ndlr] pour le sortir d'une catastophe financière dans laquelle il était".
L'utilisation de la fouine dans les vidéos ne serait qu'une "allégorie de la corruption républicaine" selon l'influenceur d'extrême-droite qui se défend d'avoir voulu porter directement atteinte à l'intégrité du maire de la commune lui-même.
Catholique, qui aime son pays et la ruralité
"Je suis catholique, j'aime mon pays, j'aime la ruralité. Mais je ne me définit pas que par ça. Et à partir du moment où on porte une parole dont on ne veut pas, on est relégué à l'extrême-droite", déclare Papacito lors de son interrogatoire.
"Je suis catholique, j'aime mon pays, j'aime la ruralité. Mais je ne me définit pas que par ça. Et à partir du moment où on porte une parole dont on ne veut pas, on est relégué à l'extrême-droite", déclare Papacito dans son interrogatoire.
— Charlotte Piret (@ChPiret) February 28, 2024
Depuis le début de cette affaire, Papacito et Pierre-Guillaume Mercadal ont tenté de minimiser la portée de ces vidéos en les qualifiant de satire et d'humour. "Tout ceci est ridicule. Notre vidéo est une satire, c'est de l'humour", a déclaré à France 3 Occitanie l'éleveur du Sud-Ouest à la fin de l'année 2023.
Cependant, les autorités ont pris ces accusations au sérieux, soulignant le caractère potentiellement dangereux des propos tenus par Papacito, qui compte des milliers de followers sur ses plateformes en ligne. Le procès a donc été suivi de près par ceux qui s'inquiètent de la montée de l'extrémisme en ligne et de son impact sur la société. La décision du tribunal a été mis en délibéré au 26 avril 2024.