Action de désobéissance civile au Stade Toulousain : l'un des deux militants explique son geste

Cinq jours après l'interruption du match entre le Stade Toulousain et le Stade Français du samedi 5 novembre 2022, l'un des deux militants du mouvement Dernière Rénovation justifie cette action. La désobéissance civile "est le seul moyen" d'alerter sur le réchauffement climatique, d'après lui.

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La veille de l'ouverture de la COP 27 en Égypte, il s'était accroché aux poteaux de rugby sous les huées des spectateurs, lors du match de Top 14 Stade Toulousain-Stade Français, samedi 5 novembre 2022. En montrant son tee-shirt tâché de sang après avoir été descendu des poteaux par la sécurité, l'un des deux militants de Dernière Rénovation donne les raisons qui l'ont conduit à mener cette action de désobéissance civile. Le leitmotiv de ce mouvement : tout faire pour que les rénovations thermiques des bâtiments soient effectuées.

Jean, 28 ans, a passé plusieurs heures en garde à vue après son action. Sans que cela ne l'effraie : "je serais prêt à le refaire" assure-t-il. Son geste ne devrait pas en rester là. Car le Parquet de Toulouse a indiqué que son collègue et lui "seront poursuivis". Le Stade Toulousain a, lui, déjà déposé une plainte. "On attend la suite au niveau judiciaire" poursuit Jean, particulièrement serein. 

49.3, et deadline pour sauver le climat

Sur son maillot, deux inscriptions sont écrites en lettres majuscules. "Le 49.3 tue" d'un côté, en référence à l'article de la Constitution qui permet à un projet de loi d'être automatiquement adopté par le gouvernement. "Les amendements qui prenaient en compte un budget raisonnable pour la rénovation thermique ont été évincés" dénonce le jeune homme. 

De l'autre côté du t-shirt, "we have 872 days left". En français, cela donne "il nous reste 872 jours". Le militant fait référence à une date, le 1e janvier 2025, jour où l'humanité dépendrait des phénomènes climatiques qui, eux-mêmes, menaceraient les futures générations. 

Le but est clair et clairement affiché : se saisir de l'espace médiatique. "Si j'avais simplement bloqué l'entrée du stade, on n'en parlerait pas comme on le fait actuellement" pense l'activiste. "Pour moi, on a réussi à faire passer un message" se satisfait-il, même s'il dit comprendre "que cela peut surprendre, voire agacer".

"Dérisoire de se mettre en danger pour le climat"

Les actions de ce type se multiplient, comme celle menée, le même jour, par Extinction Rebellion contre le golf de Toulouse. Pour Jean, la désobéissance civile est LE dernier recours pour manifester. "C'est la seule chose que je peux faire pour alerter sur l'urgence climatique. Les pétitions ou les manifestations, ça ne marche pas" estime-t-il. "Je suis prêt à me mettre en danger car pour moi, c'est dérisoire par rapport à notre avenir. Les citoyens normaux peuvent imposer un calendrier au gouvernement sur certaines actions en faveur du climat".

N'ayant "aucun regret" et se sentant "totalement légitime de mener ce genre d'action", Jean a indiqué qu'il allait être défendu par un avocat toulousain. D'après le règlement du Stade Toulousain, il risque un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende. 

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