La CCI, le Département, la Région et la Métropole de Toulouse annoncent ce lundi leur intention de saisir le tribunal de commerce pour préserver les intérêts de l'aéroport de Toulouse Blagnac. Les actionnaires locaux demandent notamment la mise sous séquestre des titres de l'actionnaire chinois.
C'est un nouveau rebondissement dans l'affaire de la vente d'une partie des actions de l'aéroport de Toulouse Blagnac.
Les actionnaires institutionnels locaux vont saisir le tribunal de commerce de Toulouse.
La Chambre de Commerce et d'Industrie, la région Occitanie, le département de la Haute-Garonne et Toulouse Métropole entendent par cette action obtenir la mise sous séquestre des titres de l'actionnaire chinois Casil Europe. Ils demandent aussi la suspension des droits de vote du groupe qui détient 49, 99 % des actions et l'ajournement de l'Assemblée Générale prévue le 5 juin prochain.
Les dividendes en question
Cette assemblée est importante puisqu'elle doit notamment statuer sur l'approbation des comptes de l'exercice 2018 et la distribution des dividendes.Et la question des dividendes fait polémique depuis plusieurs années déjà. L'actionnaire chinois est soupçonné de "vider les caisses". Casil Europe qui cherche à vendre ses parts de l'aéroport toulousain affirme pourtant avoir développé la plateforme avec de nombreux investissements.
La justice déjà saisie par un collectif
La cour administrative d'appel de Paris a annulé le 16 avril dernier la procédure qui avait permis à l'Etat en 2014 de céder 49, 99 % de ses parts à l'actionnaire chinois.Pour les actionnaires locaux, cela constitue un facteur d'insécurité juridique majeur.
Les actionnaires font également remarquer que la société Casil a annoncé récemment être en négociation avec le groupe Eiffage pour revendre ses parts sans jamais avoir informé les actionnaires minoritaires locaux.Pour la Région, le Département, la Métropole et la CCI il s'agit en saisissant le tribunal de commerce de préserver les intérêts des actionnaires publics et locaux. Ils souhaitent obtenir des mesures conservatoires pour éviter que des décisions stratégiques soient prises pour "l'avenir d'un équipement majeur pour le développement du territoire et de l'industrie aéronautique en France et en Europe."