Le procureur général de Toulouse, Franck Rastoul, demande un complément d'information pour vérifier de nouveaux éléments dans l'affaire Jubillar. Une décision qui intervient deux mois après la clôture de l'instruction et la demande de renvoi de Cédric Jubillar devant une Cour d'assises.
Le procureur général de Toulouse en Haute-Garonne, Franck Rastoul, confirme, ce vendredi 12 janvier 2024, à France 3 Occitanie qu'il demande un supplément d'information dans le dossier du meurtre de Delphine Jubillar.
Cette requête intervient deux mois après la mise en accusation du mari de l'infirmière, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines dans le Tarn, et sa demande de renvoi devant une Cour d'assises, qui pourrait intervenir cette année. " J'ai demandé un complément d'information concernant des éléments à vérifier, des éléments qui sont postérieurs à la clôture d'information par la chambre d'instruction", précise le procureur général sans en préciser la nature.
Une conversation téléphonique
Selon la Dépêche du Midi, qui a révélé cette nouvelle étape judiciaire, une conversation téléphonique entre un détenu de la prison de Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées et sa mère sur l'affaire, captée fin novembre 2023 intéresserait les magistrats instructeurs.
En particulier, lorsque la mère du prisonnier lui apprend que Cédric Jubillar va être renvoyé devant une Cour d'assises. Il aurait répondu : "Mais il n'y a pas de preuves, pas de preuves... Et Sofiane, et Sébastien et Mathieu, ils les connaissent pas !"
— Ah ! s'ils savaient...", répond sa mère au téléphone, dans un léger rictus", écrit le quotidien régional.
La justice cherche donc à vérifier qui sont ces protagonistes évoqués et s'ils ont un lien réel avec cette affaire.
Les avocats de Jubillar surpris
Contacté, Me Alexandre Martin, l'un des trois avocats de Cédric Jubillar, déclare avoir appris l'existence de ces nouveaux éléments par la presse.
" On est après la fin d'une instruction, et après avoir écrit dans l'ordonnance de mise en accusation que Cédric Jubillar était coupable du meurtre de sa femme, c'est la démonstration que la justice cherche encore des éléments pour connaître la vérité trois ans après. C'est assez inédit ! ". Quant aux protagonistes cités par nos confrères, Me Martin assure ne pas savoir de qui il s'agit.
Une audience le 18 janvier
Cette nouvelle demande du parquet général survient à quelques jours de l'audience d'appel de l'ordonnance de renvoi de Cédric Jubillar devant une Cour d'assises, prévue le jeudi 18 janvier 2024. Ses avocats avaient décidé de porter plainte auprès du Conseil supérieur de la magistrature contre les deux juges d'instruction, pour violation de la "présomption d'innocence" de leur client.