Lors d'une conférence de presse organisée vendredi 24 novembre à Toulouse, les avocats de Cédric Jubillar ont dénoncé l'atteinte à la présomption d'innocence subie par leur client et annonce porter plainte contre les magistrats instructeurs.
La charge est violente et les mots sont pesés. "C'est une violation intolérable de l'Etat de droit. Un sacrilège judiciaire. Indigne". La mine grave et sur un ton délibérément dramatique, Alexandre Martin, l'avocat de Cédric Jubillar, contre-attaque suite à la publication de l'ordonnance de mise en accusation demandant le renvoi du mari de Delphine devant les assises.
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Accompagné de sa consœur Me Franck et son confrère Me Alary, Alexandre Martin a fustigé le document rédigé par les deux juges d'instructions, les magistrates Chartier et Assemat. En cause selon lui, la page 48 où il "est écrit noir sur blanc que Cédric Jubillar est l'auteur du meurtre de son épouse".
Violation démocratique
En effet, dans ce document que nous avons pu consulter, le titre du chapitre III est ainsi rédigé : "L'ensemble des éléments recueillis lors de l'information judiciaire démontrent que Cédric Jubillar est l'auteur du meurtre de son épouse, qu'il est le dernier à l'avoir vue vivante".
Pour la défense de Cédric Jubillar, cette formulation est "une violation de la présomption d'innocence. Cette dernière devrait être garantie par les juges, qui ici, la bafouent" a ainsi dénoncé Me Franck.
Les avocats de Cédric Jubillar ont donc décidé de porter plainte auprès du conseil supérieur de la magistrature contre les deux juges d'instruction.
Interrogé sur France Info, Laurent Nakache-Haarfi, l'avocat de la famille de Delphine a estimé que ce nouvel épisode ne changera rien. Cédric ayant maintes fois eu l'occasion de prouver son innocence."