Affaire du "squatteur de piscine" tétraplégique. Absence de plainte, victime invitée par un copropriétaire ? Ce que l'on sait réellement de la polémique

INFO FRANCE 3. L'affaire du "squatteur de piscine" à Toulouse (Haute-Garonne) fait les gros titres en ce mois d'août 2024, suscitant l'indignation. Pourtant, dans cette affaire aucune plainte n'est déposée et un doute subsiste sur le statut de "squatteur" de la victime désormais en fauteuil roulant. Explications.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

L'affaire fait grand bruit. Depuis plusieurs jours, une histoire de piscine "squattée" se déroulant à Toulouse (Haute-Garonne) suscite l'indignation et la polémique. Des propriétaires seraient tenus pour responsable des blessures d'un "squatteur" gravement blessé, et désormais lourdement handicapé, après avoir profité illégalement de la piscine d'une résidence privée. Pourtant, selon les éléments recueillis par France 3 Occitanie, la vérité est différente. 

Emballement médiatique

Tout part d'un reportage consacré aux squatteurs de piscines durant l'été. L'une des résidentes d'une copropriété toulousaine témoigne de son calvaire et des conséquences parfois tragiques : "Il y a un squatteur qui s'est fait très très mal au bord de la piscine. Il s'est blessé. Aujourd'hui, il est tétraplégique et il poursuit la copropriété pour négligence" (NDRL : aux normes de sécurité).

Les propos de la jeune femme sont surinterprétés et non vérifiés. L'histoire en devient, de prime abord, ubuesque.

Pourtant, la vérité n'est pas celle-ci. Le 6 août 2022, les pompiers de Haute-Garonne interviennent bien pour prendre en charge un jeune homme d'une vingtaine d'années, victime d'un grave accident dans la piscine de la résidence située dans le nord de la Ville rose.

Une procédure d'indemnisation de dommage corporel

Le jeune homme a plongé, la tête la première, dans la partie la moins profonde du bassin et est devenu tétraplégique. Un accident dont n'a pourtant jamais eu connaissance la gérance de la copropriété, le Crédit Agricole Immobilier (CAI)... jusqu'à l'envoi de courriers d'un avocat lui demandant des informations concernant la conformité et l'entretien de cette installation.

Ce conseil est celui de la victime du 6 août 2022. Ces lettres sont envoyées dans le cadre d'une classique procédure civile pour déterminer les responsabilités éventuelles et obtenir une indemnisation adéquate. Car contrairement à ce qui est affirmé, aucune plainte n'est déposée dans cette affaire, comme nous le confirme le parquet de Toulouse et l'avocat du jeune handicapé.

La victime bénéficie d'une garantie corporelle, souscrite auprès d'une d'assurance, et peut demander à être indemnisé en partie. Comme, par exemple, lors d'un accident de la route.

Invité à profiter de la piscine par un copropriétaire ?

Autre point incertain : le fait que la victime serait venue "squatter" la piscine. Selon son avocat, que France 3 Occitanie a contacté, l'un des trois amis accompagnant le jeune homme pour profiter de cette piscine pourrait être l'un des 67 co-propriétaires de la résidence. Un point que le conseil souhaite vérifier.

Une histoire bien loin de celle décrite au cours de ces derniers jours. Le jeune homme, désormais paralysé, est actuellement en rééducation dans un centre spécialisé dans l'ouest de la France. L'indemnisation qu'il pourrait toucher dans le cadre de cette procédure civile de dommage corporel doit lui permettre d'assurer les soins dont il aura désormais besoin pour le reste de sa vie.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité