Affaire Hedi : 10% des fonctionnaires de police de Toulouse en arrêt maladie la semaine dernière

Quatre jours après le maintien en détention provisoire d'un policier à Marseille, dans le cadre de l'affaire Hedi la grogne perdure. À Toulouse (Haute-Garonne), la semaine dernière 150 arrêts maladie ont été déposés par les fonctionnaires.

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La colère continue de gronder chez les policiers, et la ville de Toulouse (Haute-Garonne) n'est pas épargnée. À l’origine de cette colère, une décision rendue jeudi 3 août par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence, concernant l'affaire Hedi.

Un policier de la Bac de Marseille a été maintenu en détention provisoire, il est soupçonné d'avoir infligé de graves blessures à un jeune homme lors des violences urbaines qui ont éclaté au début du mois de juillet. Pour de nombreux policiers et syndicats leur collègue n'a pas sa place en prison.

10% des effectifs des fonctionnaires en arrêt maladie

Comme d'autres policiers de France, ceux du commissariat de Toulouse n'ont pas hésité à protester contre ce placement en détention provisoire. La semaine dernière, les arrêts maladie des fonctionnaires s'accumulaient. Ils se chiffraient à 150, soit 10% des effectifs.

"À Toulouse, on ressent un malaise psychologique et les policiers se posent aussi des questions concernant le cadre de l'exercice de la profession, explique Didier Martinez, Secrétaire régional du syndicat Unité SGP Police en Occitanie. Certains sont complètement dépassés et se mettent en arrêt et les autres ne vont plus au contact, ils font seulement de l'assistance."

Une fronde qui passe mal au Ministère

Mais aujourd'hui, la fronde des policiers passe de plus en plus mal au Ministère de l'Intérieur. Le Préfet de police de Paris et le Directeur général de la police nationale ont annoncé que certains arrêts maladie seraient refusés. Une décision qui semble ubuesque pour Hadrien Clouet, le député Nupes de Haute-Garonne, qui critique chaque partie.

Dans un tweet il mentionne : " C'est illégal de refuser un arrêt maladie. Comme c'est illégal d'en poser un sans aucun symptôme ni maladie."

Interrogé par France 3 il précise : "Vous avez ceux qui utilisent à mauvais escient les arrêts maladies, pour de mauvaises causes et les autres qui refusent les arrêts maladie après avoir jeté de l'huile sur le feu. Il ajoute : je pense que tout le monde est irresponsable et cela motive un départ des hauts responsables de la police nationale, du ministère de l'Intérieur et une réforme de la police en tant que telle. "

Des revendications

Les policiers revendiquent notamment la définition d'un cadre légal lors des interventions par le gouvernement, qu'ils soient considérés "en mission de police". Le Secrétaire régional du syndicat Unité SGP Police en Occitanie précise : " une protection à la fois fonctionnelle et une protection dans le cadre d'une intervention de police. Nous ne sommes pas des citoyens lambda qui ont une arme et qui en faisons usage."

En attendant, les policiers continuent d'appliquer le code 562, ils continuent de répondre aux appels d’urgence, sans réaliser leur travail de routine.

Avec Christophe Neidhardt

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