Les policiers "sont plus utiles sur la voie publique qu'en arrêt maladie", a déclaré jeudi le secrétaire général de la préfecture des Alpes-Maritimes, qui a annoncé des contrôles médicaux pour les agents du département en arrêt-maladie.
Jusqu'à 30% des effectifs de certaines unités de police des Alpes-Maritimes sont en arrêt-maladie, a dénoncé Philippe Loos, le secrétaire général de la Préfecture des Alpes-Maritimes, comme le rapporte France Bleu Azur vendredi 4 août.
Les policiers du département participent à un mouvement de protestation national débuté à la mi-juillet contre la mise en détention provisoire d'un agent de police marseillais soupçonné d'avoir commis des violences sur Hedi, un jeune homme de 21 ans, dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille. Les policiers n'ayant pas le droit de grève, ils sont nombreux à participer à la fronde en se faisant prescrire des arrêts-maladies.
"Il y aura des contrôles médicaux"
"Il y aura des contrôles médicaux. Même si nous comprenons la colère des policiers, ils sont plus utiles sur la voie publique qu'en arrêt-maladie", a déclaré jeudi Philippe Loos, le secrétaire général de la Préfecture des Alpes-Maritimes, dans une allocution.
Sans pouvoir donner un chiffre exact, Rudy Manna, le porte-parole du syndicat Alliance Police dans les Bouches-du-Rhône, a confié à France Bleu Azur qu'il y a "énormément [de policiers en arrêt-maladie] dans les Alpes-Maritimes".
Les arrêts-maladies pourront désormais être refusés
La direction générale de la police nationale (DGPN) et le préfet de police de Paris ont annoncé vendredi dans des notes internes consultées par Franceinfo que les arrêts-maladies des fonctionnaires de police pourront être refusés à compter de ce vendredi.
La fronde des policiers est partie de Marseille, la ville dans laquelle opérait l'agent incarcéré au sein de la brigade anticriminalité (BAC), avant de s'étendre au reste du pays.
Le syndicat Unité SNG Police a appelé le 22 juillet les fonctionnaires de police à assurer seulement un "service minium" dans les commissariats. L'appel a été suivi par des agents dans des commissariats dans tout le pays, certains optant pour le placement en arrêt-maladie. Dans les commissariats de Nice, dès le 24 juillet, 274 policiers s'étaient placés en retrait, selon Le Monde.
"Beaucoup de ces collègues ont été voir leur médecin qui les a placés immédiatement en burn-out parce que les policiers n'en peuvent plus", argue le porte-parole d'Alliance Police dans les Bouches-du-Rhône à France 3 Provence-Alpes.
Quatre policiers de la BAC de Marseille sont soupçonnés d'avoir agressé Hedi. dans la nuit du 1er au 2 juillet en marge d'émeutes faisant suite à la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine). Hedi souffre d'un traumatisme crânien et de lésions au visage.
Une enquête a été ouverte le 5 juillet pour "violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours". Trois policiers de la BAC de Marseille ont été placés sous contrôle judiciaire et un quatrième est en détention provisoire. Ce dernier conteste son placement en détention provisoire.