Violences policières à Marseille : code 562, congés maladies... Comment la police manifeste sa colère sur le terrain

Après le placement en détention provisoire d'un agent de la BAC soupçonné de violences policières, un syndicat de police appelle tous les agents nationaux à faire le service minimum. A Marseille, plusieurs policiers se mettront en congés maladie.

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Ce jeudi 20 juillet, quatre policiers de la BAC ont été mis en examen à Marseille, et l'un d'entre eux placé en détention provisoire. Ils sont soupçonnés d'avoir roué de coups Hedi, un homme de 21 ans, hospitalisé et plongé dans le coma pendant plusieurs heures. Des policiers ont organisé un rassemblement en soutien à leurs collègues jeudi soir, certains agents vont protester en se mettant en arrêt maladie ce week-end, d'autres vont faire le service minimum à l'appel d'un syndicat.

Quelle est la différence entre les arrêts maladie et le code 562 ?

A Marseille, plusieurs policiers nationaux se sont mis en arrêt maladie, selon Alliance Police. Cela signifie qu'ils ne se présenteront pas à leur poste. Pas de patrouilles donc, et pas de réponses aux appels de secours. La décision a été prise sans passer par les syndicats, difficile donc de savoir le nombre d'agents qui suivront le mouvement, et pendant combien de temps. "En mettant en détention un policier, c'est la justice qui a créé le problème, accuse Rudy Manna du syndicat Alliance Police. Les policiers ont aussi le droit d'être en burn-out, avec tout ce qu'on a vécu depuis trois ans". 

Dans le reste de la France, le syndicat de police Unité SGP FO a appelé les policiers nationaux à appliquer un code 562. Un terme qui signifie être en service minimum. "Si vous appelez le 17, pour une agression par exemple, nous interviendrons". Mais les agents n'accompliront pas toutes leurs missions. "On ne relèvera peut-être pas toutes les infractions, par exemple celles qui ne représentent pas de danger", précise Bruno Bartocetti de SGP FO Police Sud. Le syndicat souhaite maintenir ce mouvement sur "une durée indéterminée".

Des méthodes déjà utilisées par le passé ?

Les arrêts maladies ont déjà été utilisés, mais restent rare. "Dans la sécurité publique, c'est assez nouveau, mais ça a déjà été utilisé par les CRS" explique Rudy Manna. En 2017, plusieurs milliers de CRS s'étaient mis en arrêt maladie pour protester contre une réforme de leurs conditions de travail. 

Le code 562 a également été utilisé auparavant pour protester au sein de la police. En 2020, à Rennes, plusieurs policiers ont exprimé leur colère contre les propos d'Emmanuel Macron qui évoquait les contrôles au faciès. Si certains se rendent dans la rue pour manifester, d'autres appliquent le code du service minimum, à la demande de syndicats comme UNSA Police.

Comment réagissent les autorités ?

Le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, se rendra à Marseille ce samedi 22 juillet, pour rencontrer les agents de la BAC en colère. L'objectif ne serait pas de "calmer les troupes", mais de leur "parler et de les écouter", selon une source proche du dossier.

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