Affaire Hedi : le policier reste en détention, une décision "qui va dans le sens de la justice", pour l'avocat de la victime

La cour d'appel d'Aix-en-Provence a maintenu, jeudi, la détention provisoire du policier accusé de violences sur Hedi à Marseille. Au cours de cette audience, l'accusé a également avoué avoir fait usage d'un tir de LBD sur le jeune de 21 ans.

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Le policier accusé d'avoir de violences sur Hedi, un jeune de 21 ans, à Marseille, dormira en prison ce soir. La cour d'appel d'Aix-en-Provence a annoncé, jeudi 3 août, sa décision de maintenir ce membre de la BAC en détention provisoire. Une partie du crâne de la victime a été amputée, après avoir été touchée par un tir de LBD début juillet. Un tir reconnu aujourd'hui par l'accusé.

La cour d'appel d'Aix-en-Provence a justifié ce maintien en détention provisoire en pointant un "usage de la force pas légitime" et "face au risque de concertation" du policier avec ses collègues, aussi mis en cause.

Il faut que l'instruction se poursuive de façon sereine, en évitant toute concertation

Jacques-Antoine Preziosi

à France 3 Provence-Alpes.

"Les juges sont allés dans le même sens. Ils reprochent au policier la gravité des faits et les mensonges", a réagi Jacques-Antoine Preziosi, avocat d'Hedi auprès de France 3 Provence-Alpes.

Cette décision "révèle surtout la nécessité de protéger le déroulement de l'instruction, poursuit-il. La police doit assumer cette incarcération, qui va dans le sens de la justice". L'avocat général avait requis le maintien en détention provisoire de ce policier. 

Dans sa décision, la cour d'appel a considéré que "des indices graves et concordants de la participation aux faits" de ce policier existaient.

Le juge a évoqué l'exploitation des images de vidéosurveillance qui confirment "la présence sur les lieux avec LBD" du policier mis en cause. 

"On est déçus"

C'est avec "amertume" que réagit Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance police 13. "On est déçus de cette décision et je pense que tous les policiers de France le sont aussi." Même son de cloche pour Bruno Bartocetti, secrétaire national unité SGP Police. "Nous aurions aimé qu'il soit libéré, qu'il puisse retrouver sa famille", affirme-t-il.

En attendant, les syndicats de police continuent de se battre pour que soit révisé l'article 144 du code de procédure pénale, concernant la détention provisoire et l'exclusion des forces de l'ordre dans ce dispositif. "On ne veut pas de justiciers, de shérifs ou de cow-boys dans notre police. On veut juste une protection juridique dans l'exercice de ses fonctions", déclare Bruno Bartocetti.

 "J'ai pris la décision de faire usage du LBD à une reprise"

Le policier accusé s'est exprimé devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence, ce jeudi. Alors qu'il conteste son placement en détention provisoire, il a reconnu pour la première fois avoir fait usage de son lanceur de balles de défense (LBD) à l'encontre de Hedi. Il niait cette accusation jusqu'ici. "J'ai pris la décision de faire usage du LBD à une reprise", a-t-il déclaré.

"J'ai vu que tout le monde était debout" et "évidemment que si une personne avait été inconsciente au sol ou présentant des blessures graves, il aurait été immédiatement pris en charge", a insisté le policier, crâne rasé et tee-shirt blanc.

Son avocat, Maître Pierre Gassend, considère que "rien ne prouve" que ce soit le tir de Christophe qui ait blessé Hedi.

Jacques-Antoine Preziosi, avocat d'Hedi, précise que pendant l'audience, le policier mis en examen s'est cherché une excuse. "Il a dit qu'il avait agi pour protéger un de ses collègues qui se sentait menacé par mon client, car il avait vu une main levée et menaçante. C'est de la pure invention."

L'audience s'est tenue publiquement dans la cour d'assises, alors que le policier de la BAC mis en examen demandait à ce que cela se passe à huis clos. Hedi n'était pas présent aujourd'hui, son avocat a précisé qu'il était "très fatigué".

Avec AFP.

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