La justice examine, jeudi, à Aix-en-Provence l'appel du policier placé en détention provisoire dans le cadre de l'affaire de Hedi. Les syndicats de police appellent à la libération du fonctionnaire.
L'affaire Hedi se poursuit. Le policier placé en détention provisoire a fait appel de la décision de justice. La cour d'appel d'Aix-en-Provence se prononcera à ce sujet, jeudi 3 août. France 3 Provence-Alpes fait le point sur cette décision de justice très attendue par les principaux acteurs du dossier.
En quoi consiste cette audience ?
Le policier, qui se trouve à ce jour en détention provisoire dans le cadre de l'affaire Hedi, sera, jeudi, à nouveau devant la justice, pour faire appel de cette décision. Il est suspecté d'être à l'origine d'un tir de LBD dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juillet, conduisant à l'amputation d'une partie du crâne du jeune homme de 21 ans.
"Dans un État de droit, la contestation d'une décision de justice ne se conçoit qu'à travers l'exercice des voies de recours. En l'espèce, la chambre de l'instruction examinera l'appel formé par le policier à l'encontre de son placement en détention provisoire le 3 août" au matin, avait insisté la cour d'appel.
Contacté par France 3 Provence-Alpes, l'avocat du policier, Maître Pierre Gassend, n'a pas répondu à nos sollicitations.
La juridiction de seconde instance se prononcera également sur l'appel du contrôle judiciaire de l'un des trois autres policiers mis en cause pour la même affaire, lui étant placé sous contrôle judiciaire. Cette dernière audience sera à huis clos.
Quand la décision doit-elle être rendue ?
On ne sait pour l'instant pas quand le verdict sera rendu. Jacques-Antoine Preziosi, l'avocat de Hedi, estime qu'il pourrait être donné "demain à 14 heures ou un peu plus tard".
Cet appel formé par le policier de la BAC placé en détention provisoire depuis la fin du mois de juillet sera examiné à 8 h 30, par la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence. L'audience aura lieu dans la salle d'assises, plus grande, en raison du monde attendu. Selon une source judiciaire, la décision ne sera pas obligatoirement rendue ce jeudi, car elle peut être mise en délibération.
Quelles sont les attentes d'Hedi et de son avocat face à cet appel ?
"Que la justice soit rendue", soutient Jacques-Antoine Preziosi. D'après l'avocat, les quatre fonctionnaires mis en examen, dans le cadre de cette affaire, ont "tous menti". Il souhaite qu'un juge confirme ces mensonges et "empêche une concertation frauduleuse".
Le parquet général d'Aix-en-Provence a requis le maintien en détention provisoire du policier soupçonné de violences contre Hedi début juillet à Marseille, a appris mercredi franceinfo de source proche du dossier. Cette réquisition du parquet général date du vendredi 25 juillet, quelques jours après le placement en détention de l'agent.
En ce qui concerne Hedi, son avocat affirme qu'il "attend que la justice fasse son travail". D'après Jacques-Antoine Preziosi, le jeune homme se sent "apaisé", notamment parce qu'il a reçu un appel d'Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, mardi soir, qui lui a "apporté sa compassion". Un soutien qu'il attendait.
La police compte-t-elle continuer à se mobiliser ?
Depuis la mise en examen des quatre policiers, avec placement en détention provisoire pour l'un et le placement sous contrôle judiciaire des trois autres, la police mène une fronde contre ces décisions. Les forces de l'ordre ont appliqué le "code 562" à Marseille, soit assurer un service minimum, mais aussi dans le reste du territoire, en signe de soutien. La conséquence : des commissariats au ralenti et des plaintes reportées.
Un bon nombre de policiers sont aussi en arrêt maladie pour montrer leur mécontentement et le malaise dans les rangs des gardiens de la paix. Environ un millier, selon les estimations de Rudy Manna, porte-parole du syndicat de police Alliance 13. "S'il y avait un placement sous contrôle judiciaire ce serait formidable mais on n'aura pas d'autre choix que de respecter la décision de justice", assure-t-il.
Concernant l'audience de jeudi, Bruno Bartocetti, secrétaire national unité SGP Police chargé de la zone sud, souhaite que son collègue soit libéré, afin qu'il "retrouve sa famille".
"On continuera à porter notre revendication : que les policiers ne se retrouvent pas en détention provisoire dans le cadre de leurs fonctions."
Bruno Bartocetti, secrétaire national unité SGP Policeà France 3 Provence-Alpes
Cette demande avait été portée lors d'une rencontre organisée entre le ministre de l'Intérieur et les principaux syndicats de police, jeudi dernier, à Paris.
Aucun rassemblement officiel ne sera toutefois organisé par la police jeudi comme lors de la mise en examen des quatre policiers. "On ne veut pas que ce soit interprété comme un bras de fer, ni avec le parquet de Marseille, ni avec la justice", ajoute Bruno Bartocetti.