Les avocats de Cédric Jubillar, agacés, dénoncent les nombreuses fuites dans la presse concernant des éléments d'instruction de l'affaire. Un signalement a été déposé auprès du procureur de la République de Toulouse.
Maître Jean-Baptiste Alary, Emmanuelle Franck et Alexandre Martin, les avocats de Cédric Jubillar, viennent de faire un signalement devant le procureur de la République de Toulouse pour dénoncer de "trop régulières violations du secret de l'instruction".
"Depuis un an et demi, de trop nombreuses fuites empêchent une poursuite sereine de ce dossier", estime Me Jean-Baptiste Alary, agacé suite à la publication dans la presse d'éléments d'enquête, notamment sur les lunettes de Delphine Jubillar.
Il peut toujours y avoir des indiscrétions, mais (...) de cette ampleur, c'est assez inédit.
Me Jean-Baptiste Alary à l'AFP
Le procureur général de Toulouse avait demandé en novembre dernier que les audiences de demande de libération du suspect se tiennent à huit clos, suite déjà à des fuites dans la presse.
Pas de violation du secret de l'instruction pour le procureur de la République
Dans un communiqué, le procureur de la République, Samuel Vuelta-Simon, déplore retrouver régulièrement des éléments de l'enquête dans la presse. Mais il rappelle que les avocats (en dehors de la garde à vue) ne sont pas tenus au secret de l'instruction.
De plus, les avocats de Cédric Jubillar dénoncent dans leur signalement la publication d'éléments d'un rapport dans un quotidien national paru le 26 avril dernier. Or, cette expertise était à la disposition des avocats depuis le 11 avril. "Ne disposant ce jour d'aucun soupçon ou élément précis sur l'identité de personnes tenues par le secret de l'instruction et qui auraient pu ne pas en respecter les règles, le parquet de Toulouse n'envisage pas de prendre l'initiative de diligenter une enquête", conclut le procureur de la République.
Toujours aucune trace de Delphine
Delphine Jubillar, qui travaillait comme infirmière de nuit dans une clinique d'Albi, a disparu en décembre 2020. Son mari, avec qui elle était en instance de divorce, est le principal suspect dans cette affaire de disparition.
Cédric Jubillar a été mis en examen pour meurtre et écroué le 18 juin 2021. Depuis, il ne cesse de répéter qu'il est innocent. Mais la justice, elle, estime que les enquêteurs ont apporté suffisamment d'éléments de culpabilité concernant le peintre plaquiste de 34 ans. D'où son maintien en prison.
Les avocats de Cédric Jubillar affirment, de leur côté, que le dossier ne contient aucune preuve irréfutable. Cédric Jubillar doit à nouveau être entendu par les juges d'instruction le 12 mai 2022.