Quatrième demande de remise en liberté de Cédric Jubillar rejetée : "C'est insupportable, ce dossier est vide", selon ses avocats

La chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Toulouse a rejeté la quatrième demande de remise en liberté de Cédric Jubillar, mardi 22 mars 2022. Le mari de l'infirmière disparue en décembre 2020 dans le Tarn reste en détention provisoire.

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"La chambre de l'instruction a rejeté le recours et considéré que Cédric Jubillar devait être maintenu en détention. Nous sommes un peu surpris, nous allons étudier cet arrêt dans le détail pour en connaître la motivation". Ainsi maître Alexandre Martin, l'un des trois avocats de Cédric Jubillar, a-t-il commenté la décision du maintien en  détention provisoire de son client, mardi 22 mars 2022. 

Un des arguments de la chambre de l'instruction serait des résultats d'expertises et des éventuelles confrontations en attente, a également expliqué l'avocat toulousain. "C'est un dossier qu'on maintient artificiellement en vie, qui est sous perfusion". 

Cédric Jubillar est en détention près de Toulouse depuis le 18 juin 2021. Ce plaquiste de 34 ans est soupçonné d'avoir tué sa femme Delphine, la mère de ses deux enfants avec laquelle il était en instance de séparation, et d'avoir fait disparaître son corps. Il clame son innocence et ses avocats ont donc déposé quatre demandes de remise en liberté. Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans, a disparu de leur domicile de Cagnac-les-Mines, près d'Albi, dans le Tarn, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.

Des expertises "inutiles"

"La difficulté vient de ce que, régulièrement, tous les mois, de nouvelles expertises sont ordonnées", explique à son tour Jean-Baptiste Alary, un des autres avocats de Cédric Jubillar. "Donc cette argumentation n'a aucune fin, tous les mois, on nous dira que des expertises sont en cours. Donc, à un moment donné, il faut que ça cesse et ça cessera prochainement". 

Bien sûr, nous n'abandonnerons pas le combat acharné pour la liberté de Cédric Jubillar.

Maître Jean-Baptiste Alary, avocat de Cédric Jubillar

"On attend aujourd'hui des résultats d'expertise dont on sait par avance qu'elles n'apporteront rien", regrette maître Emmanuelle Franck. "La couette, par exemple, si on ne retrouve pas l'ADN de Delphine, on ne le retrouve pas et on le retrouve, et alors ? C'est normal, c'est sa couette. C'est ce qui est rageant quand on constate qu'il est maintenu en détention dans l'attente de ces résultats".

Si on n'avance pas sur le volet recherches de Delphine Jubillar, c'est parce qu'on part du postulat que c'est Cédric Jubillar. Peut-être que quand on cherchera un autre coupable, alors peut-être qu'on la trouvera.

Maître Emmanuelle Franck, avocate de Cédric Jubillar

Maître Alexandre Martin va plus loin. "Je vais le dire parce que je suis agacé. Est-ce qu'il vaut mieux être un professeur agrégé d'université qu'un plaquiste du Tarn pour sortir de prison ?" Allusion à peine voilée à l'affaire Viguier, du nom de ce professeur de droit toulousain, accusé du meurtre de sa femme dont on n'a jamais retrouvé le corps et qui a été acquitté par deux fois. "Cela devient insupportable, ce dossier est vide, cet homme doit être libéré. A un moment, ça pose vraiment des problèmes de fond, sur la manière dont justice gère le maintien en détention". 

Maître Alexandre Martin a rappelé qu'un maintien en détention provisoire peut durer des années, jusqu'à une comparution devant une cour d'assises. "Il n'en est pas question. Nous n'arriverons pas à ces extrémités", a-t-il assuré. 

Une nouvelle demande de remise en liberté de Cédric Jubillar sera déposée bientôt, ont assuré ses avocats.

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