Affaire Jubillar. Nouvelles recherches avec des drones : on vous explique comment ça marche et pourquoi ce choix

Alors que la jeune femme est portée disparue depuis décembre 2020 et que plusieurs campagnes de fouilles à Cagnac-les-Mines (Tarn) n’ont rien donné, les gendarmes ont décidé d’utiliser des drones équipés de capteurs d’imagerie multi-spectrale pour tenter de retrouver son corps. Explication sur le fonctionnement de cette nouvelle technologie.

De nouvelles recherches aériennes devaient débuter ce lundi 14 mars au-dessus de Cagnac-les-Mines, dans le Tarn pour tenter de retrouver le corps de Delphine Jubillar, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Le vent violent a perturbé les investigations, mais des drones équipés de capteurs d’imagerie multi-spectrale doivent être déployés. Mais comment cela marche-t-il ? 

Le chef d’escadron Christophe Lambert, chef du SIP (Signal Images et Parole) à l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale) nous explique comment fonctionne cette technologie et ce qui a pu décider les enquêteurs à l'utiliser pour tenter de retrouver le corps de l’infirmière.

Pourquoi utiliser un drone pour chercher un corps disparu depuis plus d’un an ?

Chef d'escadron Christophe Lambert : Pour des fouilles opérationnelles, l’IRCGN utilise des drones équipés de capteurs d’imagerie multi-spectrale qui permettent d’analyser la végétation au sol sur des zones de plusieurs kilomètres carrés.

La végétation qui pousse sur un corps enfoui est différente de la végétation voisine.

Chef d'escadron Christophe Lambert

L’imagerie multi-spectrale permet donc de mettre en évidence rapidement ces différences de végétation et de prioriser les investigations au sol. Avec un géoradar, on se rend ensuite physiquement sur les points repérés pour confirmer ou non la présence d’un corps enfoui. Cette technique permet donc en théorie de retrouver un corps disparu depuis plusieurs mois.

Combien de temps les recherches par drone peuvent-elle prendre ?

Chef d'escadron Christophe Lambert : Cela dépend de la taille de la zone, mais plusieurs jours d’utilisation des drones sont nécessaires pour cartographier une zone, et il faut ensuite mener des recherches au sol pour vérifier les points d’intérêt. Les zones boisées peuvent également rendre les recherches plus difficiles mais l’IRCGN possède un drone équipé du système Lidar. C’est un laser envoyé par le capteur, qui passe à travers les arbres et qui rebondit sur le terrain à analyser. Il permet notamment de repérer des anomalies au niveau de l’élévation du terrain.

Cette technologie a-t-elle déjà fait ses preuves dans des enquêtes passées ?

Chef d'escadron Christophe Lambert : Les drones à Lidar et imagerie multi-spectrale sont des technologies plutôt récentes en criminalistique, la gendarmerie les utilise depuis quelques mois seulement. Il n’y a donc pas d’exemple de corps retrouvé grâce à ces drones, mais ce sont des technologies utilisées dans l’industrie et dans le civil, notamment en archéologie, qui ont largement fait leur preuve.

Quelles sont les conditions météo qui peuvent empêcher l’utilisation de ces drones ?

Chef d'escadron Christophe Lambert : Les drones de l’IRCGN peuvent tout à fait fonctionner sous une pluie fine. Mais une pluie battante ou un vent très fort les empêchent de voler.


Ce lundi 14 mars, le Tarn faisait partie des quatre départements d'Occitanie placés en vigilance jaune pour alerte au vent d'autan. En milieu de journée, l'alerte est passée au niveau orange. Il n'est donc absolument pas certain que ces nouvelles recherches par drone puissent être menées ce mardi 15 mars. Les rafales de vent attendues pourraient en effet atteindre, voire dépasser les 100 km/h.

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