Affaire Merah : Fettah Malki, le fournisseur d'une arme au terroriste de Toulouse, libéré et sur le point d'être expulsé

Condamné en avril 2019 par la Cour d'assises spéciale d'appel de Paris à 10 ans de réclusion pour avoir fourni un pistolet et un gilet pare-balles à Mohammed Merah, Fettah Malki vient d'être libéré. Actuellement placé en centre de rétention à Cornebarrieu, il doit être expulsé vers l'Algérie.

En avril 2019, en le condamnant à 10 ans de prison pour avoir fourni un pistolet Uzi et un gilet pare-balles au terroriste de Toulouse, Mohammed Merah, la Cour d'assises spéciale d'appel de Paris n'avait pas retenu à son encontre les qualifications terroristes. Fettah Malki a été reconnu coupable d'association de malfaiteurs de droit commun. Après huit années d'emprisonnement, le Toulousain a donc été libéré fin août de la maison d'arrêt de Seysses fin août, comme l'a révélé nos confrères de France Bleu Occitanie

Mais le Gouvernement a décidé de ne pas en rester là. Une procédure d'expulsion a été lancée au cours de sa période d'emprisonnement. L'ancien petit délinquant du quartier des Izards (Toulouse) est depuis placé au centre de rétention (CRA) de Cornebarrieu (Haute-Garonne) en attendant son extradition. Une "double peine" pour l'un de ses avocats, Maître Christian Etelin :"Il n'a pas été condamné pour terrorisme. La Cour d'assises d'appel de Paris a reconnu qu'il était ignorant des plans de Mohamed Merah". 

Sans aucune attache en Algérie

Né en Algérie, Fettah Malki est arrivé en France dans le courant des années 90 à l'âge de 10 ans. Père de deux filles de nationalité française, il a comme projet de se marier avec sa compagne, elle aussi française. "Il est plus Français qu'Algérien. Quoi que l'on en pense, il est inséré dans la société française. Il n'a plus rien en Algérie. Sa mère vit ici, en France" déplore Me Etelin.

La demande de référé afin d'annuler en urgence cette procédure a été rejetée par le Tribunal administratif de Paris. Le dossier ne sera pas tranché avant plusieurs mois. "Ce qui n'empêchera pas que Fettah Malki soit d'ici là renvoyé de France".

Lors de son procès en avril 2019,  Fettah Malki avait expliqué aux juges "ne pas fréquenter la mosquée en France". C'est en prison qu'il a lu le Coran pour "apprendre, savoir, comprendre." Il fréquentait le frère de Mohamed Merah, Abdelkader, jusqu'en 2006. Le plus souvent pour jouer au foot."Oui, avec Abdelkader, on était très proche. En revanche, avec Mohamed, on n'avait pas de relations. Il était plus jeune que moi. C'était une connaissance, pas un ami."

"Des ennemis et non pas des justiciables"

Une connaissance qui l'a mené devant la Cour spéciale et qui pourrait l'envoyer hors de France. "Tout ce qui touche, de près ou de loin, au terrorisme relève de l'excès, dénonce Christian Etelin. J'ai un client en prison depuis trois ans, car on le suspecte d'avoir eu des idées jihadistes. Il est considéré comme "un ennemi" comme l'a précisé un jour un membre du Parquet. Ce sont des ennemis et non pas des justiciables."

Depuis plusieurs mois, le Gouvernement français multiplie les actions contre les personnes, groupes et structures suspectés de promouvoir le jihadisme. Après le CCIF et BarakaCity, le ministère de l'Intérieur a décidé de dissoudre fin septembre la maison d'édition ariégeoise Nawa. 

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