Bernard Squarcini, ancien chez du renseignement intérieur, affirme qu'un manque de "coordination en termes judiciaires" a pu ralentir le travail des policiers et des enquêteurs avant que Mohamed Merah ne commette ses crimes.
L'ancien directeur central du renseignement intérieur Bernard Squarcini a déploré "un manque de coordination en termes judiciaires" dans l'affaire Merah et réclame "une loi sur le renseignement en général", sur Europe 1.
Interrogé sur l'échec de la DCRI dans cette affaire, Beranrd Squarcini a estimé qu'il y avait eu d'abord "un problème d'évaluation". "Deuxièmement, un problème de texte. On ne peut pas interpeller les gens sans texte juridique qui n'existe toujours pas. On est sous le règne de l'association de malfaiteurs or pour un individu solitaire c'est un peu difficile", a-t-il poursuivi.
Un problème de coordination entre les parquets de Paris, Toulouse et Montauban
Enfin, il pointe "un problème de coordination sur le terrain entre les trois parquets (Paris, Toulouse et Montauban)", ajoutant que la DCRI n'a pas été associée à l'enquête judiciaire avant les assassinats commis à Toulouse de trois enfants et d'un enseignants juifs le 19 mars 2012.EN VIDEO : l'interview de Bernard Squarcini sur Europe 1
Aurait-on pu éviter cette tuerie si la DCRI avait été saisie plus tôt ?
"Je pense qu'en ce domaine éviter les choses ce n'est pas évident mais raccourcir les délais pour prévenir des actions, oui, on le peut, mais il y a eu un manque de coordination en termes judiciaires", a regretté M. Squarcini.
Interrogé sur la présence d'une quinzaine de loups solitaires ayant le même profil que Mohamed Merah, l'ex-patron de la DCRI déplore, là encore, qu'il n'y ait pas "de texte juridique qui nous permet de traquer des individus solitaires". "Donc, il faut attendre le passage à l'acte ou avec l'accord d'un magistrat instructeur trouver les éléments", a-t-il souligné."Nous sommes sur un corpus juridique qui est tout à fait ancien. Il faut une loi sur le renseignement en général", a affirmé M. Squarcini.