Des agents immobiliers de Toulouse racontent les nouvelles attentes (ou pas) de leurs clients depuis le déconfinement

Les Toulousains souhaitent-ils davantage acheter des biens immobiliers  à l'extérieur de la ville depuis le déconfinement ? Certains agents immobiliers répondent à cette question par l'affirmatif. D'autres sont plus nuancés. Dans tous les cas, l'immobilier fait face à des changements certains.

Dans les agences immobilières du centre ville de Toulouse le travail reprend peu à peu. Manon Ulian est employée à la Bourse de l'immobilier, dans le quartier des Carmes. Spécialisée dans l'hyper centre, l'agence ne propose que des biens à Esquirol, aux Carmes ou encore au Capitole. Ayant rouvert le 11 mai, il est difficile pour l'instant de faire un premier bilan des attentes des clients. L'activité peine à reprendre.

Samedi j'ai eu des clients qui voulaient vendre leur appartement pour un extérieur, explique l'agente immobilière.

"Mais les terrasses dans l'hyper centre se paient cher" précise-t-elle. Son collègue, lui, a eu affaire à des Toulousains qui souhaitaient carrément quitter la ville pour la banlieue. Pas de conclusions hâtives ; ce que remarque Manon Ulian c'est surtout la crainte des visites, et de se déplacer en pleine pandémie de coronavirus. "Les clients passent encore beaucoup par le téléphone et se déplacent peu à l'agence" remarque-t-elle.
 


"Ce sont les modalités qui changent"

A l'agence Orpi dans le quartier Saint-Cyprien, Nathalie ne remarque aucune différence au niveau des attentes des clients : ceux qui voulaient être en ville le souhaitent toujours, idem pour la campagne. Pour elle, ce sont les modalités de recherche qui évoluent.

Les gens cherchent toujours à se loger, ont toujours du budget et exactement les mêmes critères.  C'est la façon de les recevoir qui est différente, précise-t-elle.

"Les clients sont à la maison, on ne les voit pas autant qu'avant" explique Nathalie. Les discussions se font principalement par téléphone. Cette crise a simplement fait se retirer du marché les clients déjà "fébriles", ceux qui étaient "en balade" conlut l'agente immobilière.


4 nouveaux types de demandes

David Pratas est le propriétaire de l'agence Avant-garde Immobilier à Toulouse. Lui remarque, au contraire, un changement radical dans les attentes de ses clients. Personne ne l'a contacté pour acquérir un bien dans le centre ville. En revanche ,"beaucoup de gens souhaitent vendre leur appartement en ville pour trouver un bien avec un balcon" détaille l'agent immobilier. Et d'ajouter : "des gens qui se sont retrouvés confinés sans terrasse et qui sont prêts à s'éloigner pour trouver de la verdure". Il remarque aussi un grand nombre de couples en pleine séparation qui entendent vendre leur bien. Au total, David Pratas répertorie ces nouvelles demandes en quatre catégories : 
  • "Il y a les couples qui ne se supporte plus et veulent vendre leur bien,"
  • "Et d'autres pour qui le confinement a fait du bien à leur couple. La femme est enceinte, ils ont besoin d'une chambre supplémentaire"
  • "Certains veulent une sortie donc un rez-de-jardin, un balcon ou une terrasse,"
  • "D'autres veulent complètement changer de vie et sortir de Toulouse"
David Pratas se reconnaît dans cette dernière catégorie. "Même moi je me suis mis à faire du jardinage pendant le confinement!". En se rendant compte que le télétravail était possible, l'agent immobilier et ses clients ne voient plus l'intérêt de résider en centre ville. "Pour le prix d'un appartement en ville ils ont une maison avec un terrain à la campagne", précise David Pratas qui remarque un engouement pour l'autonomie et l'autosuffisance alimentaire.

Nos mentalités ont changé, on revient plus à certaines valeurs, explique David. J'essaie d'acheter local par exemple. Et en faisant plus de télétravail, je profite davantage de mes enfants.


Reprise intensive

Ses clients recherchent des biens dans les communes aux alentours de Toulouse comme Nailloux, Muret, Verfeuille, Villefranche ou encore Labarthe-sur-Lèze. Avec comme critère, une sortie d'autoroute à proximité. 

Même si les taux des crédits accordés par les banques ont augmenté, comme le constate David, les clients sont au rendez-vous. Et avec ces quatre nouveaux profils, même s'il a perdu 80% de son activité pendant le confinement, David Pratas reprend de plus belle. Il a même davantage de travail qu'avant la crise sanitaire liée au coronavirus. 
Dans son agence qui a rouvert le 11 mai, 4 de ses 8 collaborateurs sont présents la journée. Les autres sont en télétravail. Tous alternent entre ces deux modes de fonctionnement. Une manière de diminuer les contacts et donc les risques de contamination.
"On se déplace avec masque, gants, gel. On évite de toucher quoi que ce soit. On garde les mains dans les poches pour se protéger" détaille l'agent immobilier.

A Toulouse, la plupart des agences ont rouvert ce lundi 11 mai en respectant toutes les mesures d'hygiène.
 
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