Air France va fermer ses bases à Toulouse, Nice et Marseille d'ici octobre, ce qui se traduira par la réaffectation à Paris d'environ 200 pilotes sur un total d'à peu près 3.800.
"Il n'y aura plus de pilotes basés en province à partir d'octobre, il s'agit d'un changement d'organisation interne qui n'aura pas de conséquence sur le programme de vols, ni sur le nombre de postes", a indiqué un porte-parole de la direction. "De fait, les bases de province étaient déjà fermées, puisqu'il n'y avait plus de vols internationaux à leur départ depuis un moment", a-t-il ajouté.
Selon un document interne envoyé aux pilotes le 13 mai, le groupe annonce "entamer le processus de fermeture des bases province qui pourrait avoir lieu au plus tard en octobre 2015". "Malgré plusieurs ajustements de programme, malgré les efforts consentis par l'ensemble des métiers concernés, l'équilibre économique de cette exploitation en base province n'aura jamais été trouvé", souligne le document.
Dans ce courrier, la direction souligne cependant qu'elle avait souhaité "trouver une solution" pour maintenir son personnel en province, ce qui n'a pas été possible faute d'accord cette semaine avec les syndicats sur "la partie périmètre de l'accord" qu'elle voulait leur faire signer. Selon elle, les syndicats de pilotes (SNPL et SPAF, NDLR) voulaient avoir un droit de regard sur l'affectation des lignes entre Air France et Hop!, qui regroupe l'offre commerciale du groupe pour les vols intérieurs, c'est-à-dire sur l'évolution du programme, l'utilisation de la flotte, ce qui selon elle, n'était "pas acceptable".
Dans un second courrier adressé aux pilotes le 15 mai, le directeur général adjoint des opérations Eric Schramm souligne que, contrairement à ce que certains affirmaient, "la direction n'avait pas décidé depuis le début de fermer les bases".
En difficulté face à la concurrence des compagnies à bas coût (low cost), Air France avait inauguré en octobre 2011 sa première base de province à Marseille, puis au printemps suivant à Nice et Toulouse. Ce dispositif permettait à la compagnie de poster à demeure avions et équipages dans ces villes, sans avoir à les faire revenir chaque soir à Paris, avec l'objectif de desservir d'autres villes de province et l'étranger proche, et d'augmenter leur productivité grâce à une rotation journalière plus importante des avions, ce qui devait conduire à une réduction des coûts de 15%.